mercredi 16 janvier 2013

Le dernier mot

Je tiens à remercier tous ceux qui sont restés fidèles à ce blog. Etant engagé dans un nouveau projet éditorial, je dois cesser de publier sur ce blog actuellement. Je recommencerais ultérieurement à "bloguer".
Merci à tous et bonne et heureuse année 2013!

dimanche 16 décembre 2012

Le Sommet sur l'éducation supérieure au Québec : vers un nouveau modèle de société?


A tous ceux qui demandent pourquoi l'éducation serait gratuite au Québec? A ceux qui affirment que ce n'est pas possible financièrement actuellement, il est facile de répondre ceci : pourquoi l'eau courante est-elle gratuite au Québec ? Pourquoi la collecte et le recyclage des eaux usagées au Québec sont-ils gratuits? Pourquoi l'utilisation des autoroutes est-elle gratuite au Québec?... Cela ne se fait pas systématiquement ailleurs. Derrière cette façon de faire, il y a, en fait, le choix d'un modèle de société...

Les Gouvernements successifs du Québec et du Canada ont choisi de privilégier la distribution de l'eau courante, la collecte des eaux usagées et l'usage des autoroutes en lieu et place de l'éducation des jeunes. S'il en est ainsi, cela signifie aussi qu'il pourrait en être autrement si la volonté politique de changer les choses se manifestait.

Le dernier budget annuel du Ministère de l'Education, des Loisirs et des Sports (MELS) dans le domaine de l'éducation supérieure atteint presque 6 milliards de dollars. La population active du Québec est d'environ 4 millions de personnes. Si l'on divise le budget du MELS par le nombre de personnes actives cela donnerait environ 1500 dollars par personne et par an. Cela signifie que si, chaque citoyen Québécois actif contribuait annuellement pour une somme de 1500 dollars alors l'éducation pourrait être gratuite au Québec. Cette somme peut sembler importante. Il faut cependant noter que ce n'est qu'un calcul sommaire qui ne tient pas compte d'éventuelles contributions de l'Etat Fédéral. D'autre part, elle ne prend pas en compte l'économie financière que font les citoyens en ne payant directement ni l'eau potable, ni l'usage des autoroutes...

Ainsi, chaque Québécois consomme quotidiennement environ 425 litres d'eau potable. Si l'on considère qu'en France par exemple, le prix moyen d'un mètre cube d'eau potable est d'environ 3,30 euros, soit un peu plus de 4 dollars canadiens, alors chaque Québécois économise quotidiennement environ 2 dollars (le prix d'un demi mètre cube d'eau) qui seraient dépensés pour son eau potable. Ramenée à une période de un an, on obtiendrait une économie de 2*365 = 730 dollars par personne. Si l'on prend en compte uniquement les 4 millions de personnes actives au Québec, l'économie serait de 730*4 000 000 = 2 920 000 000 dollars, soit environ 3 milliards de dollars... On constate donc qu'en considérant uniquement le paiement de la consommation d'eau potable et, en supposant que les recettes correspondantes soient réservées au financement de l'éducation supérieure, alors la contribution des citoyens du Québec au soutien financier de l'éducation supérieure serait diminuée de près de la moitié pour tomber à environ 750 dollars par citoyen actif. La prise en compte d'autres gratuités, telle l'usage des autoroutes pourrait venir diminuer encore cette somme.

Il est donc clair que cette question de l'accessibilité à l'éducation est avant tout un choix de société qui doit être fait par la population du Québec. Il est, d'autre part, évident que si le Sommet sur l'éducation supérieure qui s'ouvre actuellement au Québec ne devait pas déboucher sur un changement de modèle de société, cette réunion aurait été totalement inutile. D'une façon générale, il me semble que toute « grand messe » du genre « Etats-généraux », « Sommet »,... devrait déboucher, au minimum, sur une consultation des citoyens au sujet du modèle de société dans lequel ils vivent. Dans le cas contraire, ces réunions ne seraient que des dépenses inutiles d'autant plus condamnables qu'elles se situent en période de crise économique...

jeudi 18 octobre 2012

Les pièges de la popularité en politique


Des sondages récents en France et au Québec montrent un affaiblissement du soutien des citoyens aux gouvernement socialiste de François Hollande d'une part et, au gouvernement péquiste (Parti Québécois) de Pauline Marois d'autre part. On peut s'étonner de cette déception exprimée par les citoyens, si l'on considère les actions réalisées dans une période de temps plutôt courte dans les deux cas.

En France, il a fallut faire face à l'héritage de cinq année de « sarkozisme », autrement dit, de néo libéralisme à tous crins, qui a surtout favorisé les citoyens les plus riches. Dans le même temps, il a été nécessaire de gérer la grave crise qui affecte l'Union Européenne. Au Québec, il fallait corriger les dernières mesures du gouvernement du Parti Libéral du Québec de Jean Charest qui mettaient à mal le monde universitaire et la démocratie notamment.

Dans les deux cas, les nouveaux gouvernements ne paraissent pas avoir démérites. Le président Français a tenu tête à la chancelière Allemande en parvenant à faire inscrire la croissance à l'agenda du « Traité européen ». Il a ramené les pays d'Europe du sud parmi les acteurs de l'Union contrairement à Nicolas Sarkozy qui s'était rapproché de la seule Allemagne. Sur le plan intérieur, il a présenté un budget qui est, certes un budget de crise, mais qui pénalise plus les riches que les classes moyennes et pauvres. En politique étrangère il a redonné de la crédibilité à la France en Afrique notamment...
Au Québec, dès sa nomination le nouveau gouvernement a aboli l'augmentation des droits d'inscription universitaires qui avaient soulevé la population. Il a aussi mis fin a la loi spéciale qui affaiblissait la démocratie québécoise, il a modifié, enfin, la « taxe santé » qui frappait uniformément tous les citoyens, pour la rendre plus progressive donc plus juste …

Bref, dans les deux cas ces gouvernements paraissent avoir agit dans le bon sens et dans l'intérêt du plus grand nombre de citoyens. On ne peut guère, dans ces conditions, s'expliquer leur perte de popularité autrement que par un réflexe singulièrement égoïste des citoyens. Tout se passe comme si ceux-ci ne prenaient en compte que leur seul intérêt personnel et oubliaient totalement l'intérêt général. Si quelqu'un ne bénéficie pas d'une amélioration rapide de son seul sort, alors il manifeste son mécontentement quoique fasse le gouvernement par ailleurs... Il y a là un signe d'individualisme caractéristique de nos sociétés modernes. Chacun n'appréciant que son seul intérêt individuel et se désintéressant du sort de ses concitoyens et plus généralement d'autrui... La perte des valeurs qui fondent une société harmonieuse, à savoir la solidarité, la générosité et l'empathie à créée une société individualiste et égoïste qui risque d'avoir du mal à mobiliser les énergies nécessaires à sa remise en état...

Les gouvernements ne devraient pour autant pas se laisser influencer par cette attitude frileuse des peuples et continuer a faire prévaloir l'intérêt général avant ceux des particuliers tout en mettant en place les réformes susceptibles de redonner aux citoyens le sentiment qu'ils appartiennent à un ensemble de personnes non limité à eux seuls ou à leurs proches... Dans cette perspective, la réforme de l'école notamment, devrait jouer un rôle privilégié.

lundi 1 octobre 2012

Comment affaiblir la finance internationale ?


Les médias ne cessent de mettre en cause la responsabilité de la finance internationale dans la crise financière mondiale. Dans le même temps, on se rend compte quotidiennement de l'impuissance des responsables politiques face aux grands financiers ou aux puissances financières.

Il est aujourd'hui évident, pour la quasi totalité des experts et des observateurs, que la solution de cette crise passe par une meilleure maitrise des circuits de décision par les responsables politiques. A cet égard, la crise de la dette en Europe semble exemplaire. Cependant, il est à craindre que les lois et règlements demeurent relativement impuissants si le contexte économique ne change pas. En effet, la finance dispose de tels moyens d'action qu'elle est aujourd'hui en mesure d'influencer et d'orienter les décisions politiques. Elle dispose de nombreux leviers sur lesquels intervenir pour cela parmi lesquels : l'emploi et la bourse. Les entreprises sont, en effet, très souvent placées directement sous l'emprise des financiers et non plus des entrepreneurs. Cette situation offre ainsi aux puissances financières un levier d'action d'autant plus efficace que la plupart des pays sont aux prises avec un volume important de chômeurs. La bourse est également un moyen d'action important par lequel les grands financiers peuvent décider du sort des entreprises et même des gouvernements.

Qu'est-il donc possible de faire pour corriger cette situation ? La logique veut que si l'on diminue le capital dont dispose les financiers, il en résultera une perte de pouvoir de la finance internationale. Les gouvernements ont la possibilité de le faire en agissant notamment sur le niveau d'imposition des grandes fortunes et sur la taxation des transactions financières. Il est certain que la voie qui consiste à augmenter les prélèvements sur le capital, à percevoir des taxes sur les transactions financières, permettra de réduire d'autant les possibilités d'action des puissances de la finance. Donc, il ne faut pas craindre d'augmenter les impôts qui frappent les riches et le capital, bien au contraire lorsque leurs ressources financières seront revenues à un niveau plus normal ils perdront leur pouvoir de nuisance et les gouvernements retrouveront leur pouvoir d'agir...


jeudi 27 septembre 2012

Le droit de vote des Etrangers en France


La question du droit de vote des Etrangers aux élections locales vient de refaire surface dans l'actualité de la France. Cette question suscite de nombreux débats bien qu'il me semble qu'il y ait des questions plus importantes à traiter en matière de droit de vote. Sans être opposé sur le fond au droit de vote des étrangers, il est clair que cette proposition risque de soulever bien des problèmes alors que la France a d'autres urgences à régler en cette période de crise économique et de mise à mal du projet d'union européenne. L'adoption de ce droit de vote soulève, en effet, plusieurs difficultés :

Il serait nécessaire de réaliser une délicate révision constitutionnelle puisque ce droit est intimement lié à la citoyenneté française;
Elle pourrait entrainer la réclamation par la France d'un droit équivalent pour les citoyens Français qui résident à l'étranger, ce qui est loin d'être acquis;
Cette perspective fait craindre à certains de voir se développer des tendances communautaristes locales ou régionales sur le territoire de la République...

L'intégration des étrangers en France bénéficierait sans doute plus de l'amélioration de leur accès au marché de l'emploi et à celui du logement...

En matière d'élection, il me semble plus urgent de s'atteler à l'extension du droit de vote des citoyens européens résidant en France, pour leur permettre de participer pleinement aux élections françaises sans limitation aux seules élections locales. Cette possibilité contribuerait efficacement à l'intégration européenne, une question qui est aujourd'hui au centre de l'actualité...... Il est temps, en effet, d'accélérer la construction d'une Union européenne qui ne soit pas seulement un grand marché de consommation mais aussi le territoire d'une population solidaire, partageant des valeurs et des responsabilités communes...

mercredi 19 septembre 2012

Premiers pas mal assurés du Parti Québécois


Lors de la cérémonie d'assermentation des députés du Parti Québécois (PQ), le 17 septembre 2012, madame Pauline Marois, Première ministre du Gouvernement du Québec, a fait retiré provisoirement le drapeau canadien du Salon rouge du parlement québécois pour n'y conserver que le seul drapeau du Québec. On peut s'étonner de cette décision lorsque l'on sait qu'un crucifix figure en bonne place encore aujourd'hui à l'Assemblée nationale du Québec et ce, en dépit des prises de positions en faveur de la laïcité de ce parti. Mme Marois a même indiqué, lors d'une conférence de presse, donnée à Trois-Rivière le 14 août dernier, que ce symbole devait être maintenu parce qu'il est relié au patrimoine historique québécois.

Lors de cette même cérémonie d'assermentation, les députés ont prêté allégeance à...la reine d'Angleterre... alors que madame P. Marois indiquait, lors de sa conférence de presse du 14 août dernier, que les symboles monarchiques, qui font partie, avec la croix chrétienne, du décor du Salon bleu où siègent les députés, devront disparaître.


Voilà deux faits  symboliques signifiants qui auraient pu être contestés par le PQ mais qui auraient probablement demandé plus de courage et de détermination que le retrait temporaire du drapeau canadien. La contestation officielle de l'accrochage du crucifix aux murs de l'Assemblée nationale ainsi que celle de l'allégeance à la reine d'Angleterre auraient, en outre, eu l'avantage de placer le PQ en accord avec ses propres positions.

Il est clair que le PQ ne pourra pas satisfaire ses partisans sur le long terme avec des actions qui frisent la facilité. Il faudra bien à un moment ou un autre que ce parti présente à son électorat des actions non factices et en accord avec son programme électoral...

samedi 15 septembre 2012

Vers quelle Fédération européenne ?


L'affaire des exilés fiscaux qui quittent la France vers la Belgique ou vers d'autres destinations avec l'exemple le plus récent du grand patron français Bernard Arnault, vient à point pour mettre l'accent, une fois de plus, sur la nécessité et l'urgence d'accélérer l'intégration européenne. La fuite des citoyens les plus riches vers les pays d'Europe avantageux au plan fiscal serait freinée si l'Europe avait mis en place une harmonisation des systèmes fiscaux nationaux. Il est clair que ce qui est bon au plan financier, pour les banques notamment, a tout lieu d'être vrai dans bien d'autres domaines : fiscal, social, culturel, …

Il serait opportun de profiter de la crise financière récente, et des solutions mises en place pour faire avancer l'intégration européenne, pour s'intéresser à d'autres domaines essentiels à une vie harmonieuse des citoyens européens. Il est, de plus en plus souvent, question de construire l'Europe comme une fédération d'Etats-nations. Certes, l'idée même de fédération européenne est un progrès vers plus d'intégration cependant, il convient de bien peser les décisions à prendre car une telle fédération pourrait présenter des risques de conflits inter Etats si les mécanismes de décision et de contrôle ne sont pas suffisamment équitables et, si la justice n'est pas assurée dans un tel dispositif. Cette fédération devrait au minimum prévoir un système politique démocratique qui ne repose pas que sur des élections nationales mais aussi sur des élections fédérales de façon à développer le sentiment d'appartenance des populations à la Fédération.

Tout devra être mis en oeuvre pour éviter les conflits de pouvoir entre les nations constitutives et la Fédération. Sur le plan fiscal, par exemple, seule la Fédération devrait collecter les impôts et reverser, ensuite, une partie de cet impôt aux Etats-nations. La Fédération canadienne, par exemple, et plus particulièrement le cas de la Province de Québec, dans laquelle les deux niveaux, provincial et fédéral, collectent les impôts souffre de lourdeur bureaucratique et n'évite pas les conflits de pouvoir...

L'avantage de cette approche serait de placer les Etats dans une certaine dépendance du niveau fédéral qui est alors en mesure de mieux orienter les choix importants effectués par les nations. Elle permet, en outre, à l'Etat fédéral de disposer de moyens pour lancer de grands projets fédérateurs. S'il est clair qu'une fédération d'Etats-nations peut être une voie d'avenir pour l'Union européenne, il reste néanmoins que la structure politique et administrative d'une telle fédération doit être mûrement réfléchie si l'on souhaite éviter des conflits dans le futur....