vendredi 29 octobre 2010

L'aliénation du cinéma français

Depuis un certain nombre d'années, j'ai pu noté une tendance forte, sinon constante du cinéma français : il s'agit du choix systématique de chansons anglophones pour la bande sonore des films. Cette façon de faire quasi permanente me semble d'autant plus irritante et injustifiée que, par ailleurs les acteurs de la culture en France insistent souvent sur la nécessité de résister à l'envahissement de la culture globalisée américano-anglaise. Le très récent film de Guillaume Canet intitulé « Les petits mouchoirs » qui se déroule intégralement en France et, avec un ensemble d'acteurs français, constitue un exemple frappant de cette façon de procéder. Pas une seule chanson de la bande sonore de ce film n'est en langue française, toutes sont en anglais. Tout se passe donc comme si les réalisateurs français avaient décidés de ne pas soutenir la chanson française ou même francophone. Comme si, l'union des forces de la culture n'était pas nécessaire à la résistance à l'envahissement de la culture anglophone. Certains observateurs ont déjà eu l'occasion d'insister sur leur trouble face au choix de plus en plus fréquent des chanteurs français ou francophones de s'exprimer en anglais. Cette tendance est aujourd'hui renforcée par les réalisateurs français qui font ce choix délibéré comme si le répertoire de la chanson francophone n'était pas à même de fournir suffisamment de choix à ces auteurs... Imaginons demain, que les écrivains français se mettent eux aussi, pour des raisons économiques, à écrire (ou à traduire) leurs ouvrages en anglais. Que resterait-il alors de la culture française ? Les auteurs francophones du monde culturel auraient tout intérêt à réfléchir à leurs choix linguistiques, faute de quoi ils risquent de contribuer eux-mêmes à creuser leur propre tombe....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire