mercredi 30 mars 2011

Pauvres enfants...


Pauvres enfants des pays développés... La liberté qui a toujours été au centre des aspirations humaines, aujourd'hui comme hier, leur est maintenant comptée. Plus question de s'aventurer seul ou en groupe dans la nature, plus possible non plus de le faire en ville, plus question de chaparder, ça et là, quelques fruits ou même quelques objets dans les magasins, la surveillance des parents et des vigiles, électroniques ou non, est omniprésente. Le trajet de la maison à l'école est désormais encadré par les parents, les brigadiers scolaires, les policiers... Plus possible de dire des gros mots, de s'attoucher entre enfants de sexes différents ou de même sexe, c'est devenu traumatisant pour et risque de les conduire chez le psychanalystes. Plus possible de se bagarrer avec les copains c'est un acte passible de prison.... Désormais, au Québec, même la « tire d'érable » leur est interdite pour des raisons hygiéniques, la neige pouvant avoir été souillée..... Les lectures en cachette sont devenues rares par suite de la disparition des bibliothèques familiales et de l'emprise de la télévision, la vision de films interdits aux plus jeunes est désormais si contrôlée qu'il leur devient impossible de pénétrer en fraude la moindre salle de cinéma... Bricoler est devenu une activité rarissime car les appartements s'y prêtent mal et les parents n'ont plus le temps de le faire. Plus question de pratiquer le vélo ou le ski sans se munir d'au moins un casque de protection. Même à distance, loin de leurs parents, les enfants restent contrôlés par le téléphone cellulaire et le GPS...

Mais comme toujours, contourner les interdits demeure une activité essentielle de l'être humain et les enfants aussi y parviennent mais à quel prix ? L'aventure dans la nature est devenue virtuelle. L'ordinateur est le nouvel espace de liberté, pour quelque temps encore, car les logiciels de contrôle parental sont en cours de généralisation. Le joint a remplacé la cigarette mais au prix d'un risque bien plus grand d'installation de la dépendance. La pornographie virtuelle, accessible, par Internet, a pris la place des attouchements avec des dangers accrus. Les bagarres virtuelles, offertes par les médias visuels (télévisions, Internet, jeux électroniques,...) ont remplacé les pugilats réels sans que l'on sache bien encore quels en seront les conséquences sur la personnalité de l'enfant. Les animaux fréquentables sont limités au chien ou au chat lorsqu'on a de la chance et, plus souvent, à la fourmi, à l'araignée ou au moustique... Le jeune enfant qui regarde un documentaire sur la nature est aujourd'hui intrigué par le fait que les poissons ne parlent pas.... L'activité de création manuelle est remplacée par l'achat de jouets en nombre impressionnant. Les chambres d'enfants sont devenues des capharnaüms délirants... La moindre activité scolaire est passible de l'intervention des parents qui contrôlent à la loupe les actions des enseignants et de l'encadrement.

Il est légitime de se demander pourquoi en est-on arrivé là ? Il serait prétentieux de ma part de vouloir donner une réponse exhaustive à cette question. Cependant, il me semble possible d'avancer quelques arguments, ce qui, simultanément permettent d'ouvrir des pistes pour corriger la situation :

  • L'information et les médias qui, aujourd'hui, nous envahissent ont tendance à monter en épingle la moindre affaire qui a trait aux enfants... Il suffit qu'un enfant se fasse « taxer » dans une école pour que la nouvelle fasse très rapidement le tour du pays, alarmant immédiatement les parents. Au Québec, par exemple,la seule information selon laquelle la « tire d'érable » pouvait être contaminée par de la neige impropre a entrainée immédiatement des réactions exagérées, certaines écoles allant même jusqu'à supprimer les sorties vers les « Cabanes à sucre »...

  • La relative « disparition » du père de l'environnement de l'enfant contribue à sur valoriser les valeurs plus féminines. Les familles sont de plus en plus souvent monoparentales, l'éducation des enfants revenant plus généralement aux mères. Les métiers de l'éducation se sont féminisés entrainant une présence moindre des hommes au contact des enfants.

  • La faiblesse des sanctions qui font suite aux erreurs et aux fautes commises par les enfants. Quiconque a connu les « heures de colle » scolaires, les centaines de lignes à copier, les exclusions, les punitions corporelles,... pourra juger du chemin parcouru.

  • La diminution des activités physiques en liberté qui permettaient aux enfants de se mesurer directement à la nature et aux autres.

  • La conception ludique de la formation qui veut que la plupart des apprentissages scolaires revêtent la forme d'un jeu, empêchant les enfants d'affronter et de résoudre les difficultés par leur propre effort.

  • L'oubli que la formation se fait aussi par l'expérience et par l'apprentissage à la résolution de difficultés. Il est significatif que la pédagogie fasse appel à « l'apprentissage par l'erreur » ou à « l'apprentissage par problèmes », alors que cette façon de faire est rarement utilisée pour l'éducation des enfants. Souvenons nous que, dans le monde de la santé, c'est souvent le contact avec les microbes (vaccination) qui permet d'assurer l'immunité aux maladies.

  • Il ne faut pas oublier, enfin, que « l'apprentissage par l'exemple » est une des méthodes favorites par laquelle les jeunes enfants apprennent de leur proche environnement. Un enfant est comme une éponge il absorbe tout ce qu'il voit autour de lui et même plus que ce qu'on peut lui dire de vive voix. L'exemple donné par les parents dans la vie quotidienne est un élément essentiel de la formation des enfants au moins autant que l'affection et l'amour qu'on leur porte...


lundi 28 mars 2011

Election ou malédiction ?


Le contexte électoral actuel dans le monde peut donner à réfléchir. En effet, dans les pays arabes, les citoyens sont prêts à donner leur vie afin d'installer la démocratie dans leur pays, et de pouvoir bénéficier, enfin, d'élections libres... Dans le même temps en France, au Canada et sans doute dans bien d'autres démocraties de type occidental, on constate un désintérêt, une désaffection des citoyens pour les processus électoraux.

En France, les récentes élections cantonales des 20 et 27 mars 2011, ont été marquées par des taux d'abstention importants : 55,68% au premier tour de scrutin et 54,97% au second tour. Les prochaines élections présidentielles de 2012 s'annoncent déjà dans de mauvaises conditions. La division règne au sein des états-majors politiques. Les « primaires » socialistes, par exemple, ne sont qu'un artifice pour tenter de dissimuler aux citoyens les rivalités entre des personnalités qui souhaitent toutes accaparer le pouvoir sans trop de considération pour l'intérêt général. A droite aussi les rivalités entre les candidats potentiels se font jour avec des justifications qui sont loin de prendre en compte l'intérêt national. Peut-on croire, en effet, que D. de Villepin ou F. Bayrou ou N. Sarkozy mèneraient, s'ils étaient élus, des politiques très différentes ? Toutes ces divisions, sur des bases plus personnelles que collectives, conduisent les citoyens français au refus de vote ou au vote extrémiste du type « Front national »... On est plus très loin du slogan des années 1968 « élections pièges à cons »...

Si l'on considère le Canada où des élections fédérales viennent d'être déclenchées par le Premier Ministre S. Harper, on se trouve, là aussi, dans une configuration susceptible de déprimer le citoyen. Les possibilités de choix entre des politiques distinctes pour le pays sont, en effet, plus que réduites. Deux grands partis se partagent le pouvoir depuis la création de la Confédération en 1867 : le Parti Conservateur au pouvoir actuellement et le Parti Libéral. Or, les programmes de ces deux partis sont très voisins et les différences semblent se limiter à des changements de personnalités plus qu'à de véritables orientations politiques.

La situation de la Province de Québec est encore plus difficile. En effet, depuis 1993, le « Bloc québécois » est censé représenter l'opposition du Québec au sein de la Confédération. Cette situation conduit nombre de citoyens du Québec à voter systématiquement pour ce parti en sachant qu'il ne parviendra jamais à prendre le pouvoir fédéral puisque les citoyens des neuf autres provinces ne se sentent pas représentés par ce parti. Dans la réalité, en voulant manifester leur opposition au pouvoir fédéral, le Bloc québécois ne fait que renforcer la fédération en détournant une partie des voix vers une opposition inefficace. Cette situation ne peut que réjouir les fédéralistes qui évitent ainsi d'avoir à faire face aux citoyens d'une des provinces les plus peuplée du Canada et qui conduit, dans les faits, à laisser les neuf autres provinces désigner les tenants du pouvoir à Ottawa. Le Québec n'a en réalité que deux choix : faire son indépendance ou intégrer la Confédération de façon pleine et entière. Par deux fois, les citoyens du Québec ont rejeté le premier choix. Lors des élections provinciales de 2003, le Parti québécois (parti souverainiste) a perdu la confrontation électorale, cédant le pouvoir au Parti Libéral de Jean Charest. Cette nouvelle configuration place les citoyens du Québec dans une position plus qu'inconfortable : alors qu'ils votent pour le Parti libéral aux élections provinciales, ils se trouvent conduits à voter pour le Bloc québécois (Parti souverainiste) aux élections fédérales.... Il est difficile de faire plus compliqué... Les forts taux d'abstention observés tant au plan fédéral (environ 41% en 2008) que provincial (environ 43% en 2008) témoignent de la perplexité des citoyens...

Dans les deux cas évoqués ici, celui de la France et celui du Québec, on peut avoir le sentiment que les responsables politiques mettent en avant leurs propres intérêts avant celui de la nation. Cette façon de penser ne peut qu'entretenir la confusion et alimenter la désaffection des citoyens envers les processus électoraux. Il serait temps de redonner espoir aux citoyens en leur proposant des programmes électoraux et des candidats capables de renforcer leurs motivations à participer aux processus électoraux. Sur le plan programmatique, les problèmes à résoudre ne manquent pas! La lutte contre l'appauvrissement, la formation et l'emploi des jeunes, le développement durable, la protection de l'environnement, le combat contre la corruption, etc. Pour les responsables politiques, la « potion » sera plus dure à avaler. Il faut cesser de considérer le pouvoir comme un pourvoyeur de privilèges de toutes sortes, il convient de redonner le pouvoir aux citoyens ordinaires, à ceux qui sont en contact avec la réalité de la vie quotidienne. Il faut abolir le métier de politicien... Les responsabilités politiques ne devraient êtres exercés que pendant un temps limité et confiées à des citoyens qui ne font pas de la politique leur métier... Mais cela ne doit pas exclure l'engagement des citoyens, leur droit à s'exprimer et à faire connaître leur point de vue. Eux aussi sont responsables de l'évolution des processus électoraux. Ils doivent cesser de considérer qu'une fois le pouvoir délégué, ils n'ont plus qu'à subir les décisions. Leur pouvoir est réel et les révoltes dans les pays arabes sont là pour en témoigner. Chacun d'entre nous se doit de s'exprimer, de faire connaître son avis aussi souvent que possible et pas seulement au moment des consultations électorales. Les intellectuels eux doivent jouer leur rôle de penseurs, d'esprits critiques capables de contribuer à la réflexion face à des situations confuses ou compliquées... Le Québec comme la France sont engagés dans des constructions supra nationales, la Confédération canadienne et l'Union européenne, il conviendrait, qu'enfin, les programmes électoraux et les candidats correspondants en tiennent compte... Où est le grand parti européen de gauche en France, où se trouve le grand parti de la gauche canadienne ?


mercredi 23 mars 2011

Tremblements nucléaires autour du Japon...


Les récents évènements survenus au Japon m'inspirent quelques réflexions. La première est que la quasi totalité des morts et des disparus sont liés directement au tsunami et non pas au tremblement de terre, ni à la centrale nucléaire de Fukushima. En d'autres termes, en l'absence du tsunami, le tremblement de terre, à lui seul, n'aurait causé que de faibles dégâts matériels, la centrale nucléaire et la plupart des bâtiments ayant bien résisté aux secousses. Or, paradoxalement, les médias se concentrent aujourd'hui sur les craintes de futures éventuelles catastrophes nucléaires au point que, parfois, ils semblent même en oublier que des milliers de personnes sont dans une grande détresse et qu'elles auraient un immense besoin d'aide matérielle et morale. Entretenir la « psychose nucléaire » ne peut guère qu'aggraver le drame qu'elles vivent. Cette attitude me semble critiquable d'autant plus que, jusqu'à maintenant, le « risque nucléaire » a été contrôlé efficacement par les techniciens et ingénieurs. J'ai le sentiment que certains antinucléaires utilisent cette catastrophe aux fins de valoriser leur point de vue. Il y a là une attitude moralement condamnable car elle tend à détourner l'attention de l'opinion publique du véritable drame humain qui se joue au Japon.

Je crois qu'en toute chose, la diversité est préférable à l'uniformité. C'est pourquoi, en matière de production énergétique je reste partisan de la diversification des sources de production énergétique. Je ne défends donc pas le « tout nucléaire » notamment. Cependant, il faut cesser de faire peur à l'opinion publique avec cette énergie qui présente, comme toutes les autres, des avantages et des inconvénients. Ne mettre en avant que les risques de l'énergie atomique revient à minimiser ceux qui sont associés aux autres types de production d'énergie. Le risque nucléaire est contrôlé et, à l'exception de la catastrophe de Tchernobyl, cette énergie n'a guère causée de dégâts importants dans le monde. On pourra objecter qu'il demeure la question problématique de la gestion des déchets nucléaires, mais la aussi la science apporte des solutions de plus en plus performantes. Par exemple, les derniers modèles de réacteurs nucléaires européens, de type EPR, emploient un combustible fabriqué en partie à partir du plutonium de retraitement et de l'uranium appauvrit obtenu lors de l'étape d'enrichissement. Il n'en va pas de même des autres énergies fossiles. Le charbon, toujours très utilisé pour la production d'électricité, est une source considérable de pollution atmosphérique (gaz à effet de serre). Le pétrole n'est pas en reste, surtout si l'on considère les exploitations de schistes bitumineux...

Le risque fait partie de la vie quotidienne des humains. L'objectif vital est de maîtriser le mieux possible ces risques. Ainsi, peut-on imaginer l'existence d'un mode de transport sans risque ? Que ce soit au temps des diligences ou, aujourd'hui avec les avions les plus modernes, il y a toujours eu des risques pour l'être humain à emprunter un moyen de transport. Le progrès consiste précisément à minimiser ces risques. Vue sous cet angle, l'énergie nucléaire est exemplaire car elle fait appel à des outils techniques et scientifiques très complexes et que, de ce fait, elle reste toujours très proche de la recherche scientifique et peut donc bénéficier rapidement des dernières avancées de celle-ci.

Il apparaît que le combat contre l'énergie nucléaire est un combat contre la Science, à l'image de ceux qui ont tenté d'arrêter la fabrication des premières bombes thermonucléaires. L'arme atomique est une arme de dissuasion qui a évité ou écourté bien des conflits. En outre, elle n'a jamais été utilisée pour faire de l'ingérence. Elle n'a été utilisée qu'une fois dans un contexte particulier d'état de guerre et par un Etat qui en possédait le monopole. Elle a permis à l'humanité de mieux prendre conscience de l'inutilité de certaines guerres au point, qu'aujourd'hui, les Etats possesseurs de ce type d'arme sont engagés dans une phase de réduction de leur arsenal nucléaire...


dimanche 13 mars 2011

Ingérable ingérence


La proposition franco-anglaise de mettre en oeuvre des frappes ciblées contre le régime du dictateur Libyen vient remettre sur le devant de l'actualité la question difficile du droit d'ingérence.

Il semble pourtant légitime de se poser la question de savoir en quoi cette ingérence serait un droit ? Les récents évènements de l'actualité paraissent contredire cette affirmation. En effet, si l'ingérence est un droit alors, comment peut on justifier, qu'au nom de ce droit, certains Etats proposent d'intervenir militairement en Libye alors que, ces mêmes pays, n'ont jamais évoqués sérieusement l'intervention militaire en Côte-d Ivoire où, pourtant, les civils se trouvent être victimes de la folie des politiciens?

Un autre aspect de cette question peut soulever l'inquiétude. Il s'agit de l'asymétrie de ce "droit". En effet, les pays riches peuvent l'évoquer car ils possèdent les moyens militaires et financiers de le mettre en oeuvre. Cependant, quel pays en développement serait capable d'appliquer ce "droit" ? Imaginons qu'à l'époque ou la minorité noire était mal traitée aux USA, certains Etats africains aient fait appel a ce droit d'ingérence. Auraient ils eu quelques chances de pouvoir entamer une quelconque action à l'encontre des USA ? De même, si les pays du Maghreb avaient évoqué ce droit en face de la maltraitance de leurs citoyens en Europe, auraient ils été entendus ? En réalité ce "droit" ressemble plutôt au droit du plus fort. On en a d'ailleurs eu une preuve éclatante au moment de l'attaque de L'Irak par les USA.

Un autre point négatif de l'application de ce « droit » concerne la gestion des conséquences qui résultent de l'application de ce « droit ». Les exemples de l'Irak, de l'Afghanistan et bien d'autres encore, montrent qu'il ne s'agit pas de régler la seule question de l'intervention militaire mais qu'il convient, aussi, de gérer correctement la situation délicate qui s'en suit... Le "droit d'ingérence" apparaît alors plus comme un droit de désorganiser un pays, voire d'en piller les richesses....

Alors que faire ? Doit on assister impuissant aux massacres des civils innocents ? La réponse a cette question est loin d'être simple. Dans l'idéal, il conviendrait que le monde dispose d'une force d'intervention opérationnelle qui puisse être mise en action par une autorité internationale à la demande des Etats quelque soit leur niveau de développement. Cette façon de faire est proche de la force militaire des "Casques bleus" placés sous le contrôle de l'ONU. Cependant, on doit reconnaitre que la mise en oeuvre de cette force internationale n'est pas aisée, notamment car elle requiert l'accord de nombreux pays et que le consensus reste difficile à obtenir....

Dans ce domaine, comme dans bien d'autres, il est mieux de prévenir que de guérir. Aussi je plaide pour une intégration aussi poussée que possible des Etats, selon l'exemple de l'Union Européenne. En effet, le rapprochement des pays et l'abolition des frontières, sont d'excellents moyens d'éviter les conflits nationaux, régionaux et internationaux. Il est probable que si la Libye avait réussi son projet d'intégration avec la Tunisie alors, le colonel Kadhafi n'aurait sans doute pas eu les mêmes facilités pour sévir à l'encontre du peuple Libyen....

samedi 12 mars 2011

A propos des sondages d'opinion

Le récent sondage d'Harris Interactive, effectué au mois de mars 2011, dans le cadre des prochaines élections présidentielles en France, donnait la « pôle position » à Marine Le Pen, la représentante du Front National. Ce sondage a suscité une polémique en France. La plupart des commentateurs ont insisté sur la surprise politique que constituait la première place de la représentante d'un parti d'extrême droite et ceci, quels que soient les candidats de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP) ou du Parti Socialiste (PS), qui lui étaient opposés.

D'autres commentaires ont portés sur la possible manipulation d'opinion qui pourrait être cachée derrière ces résultats spectaculaires. Il est aujourd'hui admis, qu'au delà de la publication des conclusions des sondages d'opinion, il peut exister une volonté cachée d'agir sur l'opinion publique. En effet, une information diffusée à propos des choix supposés des citoyens dans une élection future, est susceptible de venir modifier un peu le comportement de certains d'entre eux qui souhaiteraient soit, mieux se conformer à l'opinion générale, soit au contraire, s'en distinguer... Cette possibilité réelle peut permettre à certaines personnes (commanditaires, partis ou responsables politiques,...), liées à la mise en place de ces sondages, d'envisager de programmer ces opérations de mesure de l'opinion avec l'intention, non affichée, de pouvoir influencer cette dernière. Cette dérive potentielle a été mainte fois évoquée par les uns ou les autres.

Il existe, cependant, un phénomène moins connu qui est la conséquence de « l'interaction sondage-sondé ». De la même façon que les commanditaires d'un sondage peuvent envisager de s'en servir pour modifier les choix des citoyens, ces derniers sont, eux aussi, capables d'ajuster leurs réponses au sondage avec l'idée d'interagir sur cette même opinion... Cette action est plus facile à mettre en œuvre lorsque le sondage est effectué à distance (par téléphone ou par internet par exemple) comme cela est courant aujourd'hui. La personne interrogée, dont l'anonymat est garanti par l'interrogation à distance, peut, sciemment, répondre en fonction du message qu'elle veut faire passer dans le public et non pas en fonction de ses propres convictions. A ma connaissance, cette « rétroaction » n'a pas été encore très étudiée et, en tous cas, on en parle moins dans les médias. Cependant, je suis persuadé que cet effet existe et qu'il vient probablement fausser les résultats des sondages d'opinion. Ceci d'autant plus que les réseaux sociaux, notamment, permettent de diffuser efficacement les informations.

En conséquence, il faut se garder de tirer des conclusions définitives de telles enquêtes d'opinion car, s'il est bien connu qu'elles ne sont que des photographies instantanées de l'opinion publique, il est moins admis que cette photographie peut, de façon plus ou moins organisée, n'être qu'une pâle représentation de la réalité.

jeudi 10 mars 2011

La mort programmée des compagnies aériennes ?

Les compagnies aériennes accusent de plein fouet les problèmes dus à l'augmentation du prix du pétrole. Il est à craindre que, bientôt, elles ne se retrouvent en très grande difficulté. Pourtant, une mesure récente vient encore aggraver leur situation : désormais, chaque passager n'a droit qu'à un seul bagage de 23 kg maximum... Il est légitime de se demander si l'objectif de ces compagnies est de se faire « harakiri » ? En effet, combien de temps survivront-elles aux pertes de temps et aux coûts endurés par leurs passagers pour effectuer le trajet entre la ville et l'aéroport ? Combien de temps leurs usagers pourront-ils supporter l'allongement constant des procédures « inquisitionnistes » des services de police et de douane qui précèdent ou suivent les vols ? Après avoir mis en place, pour certaines d'entre elles, la facturation des services offerts à bord, verra t-on bientôt une aggravation des choses sur ce plan aussi ? Sera t-on obligé, bientôt, de payer pour utiliser les toilettes de la cabine ? La récente mesure de limitation des bagages viendra encore freiner le tourisme notamment, en diminuant les possibilités d'achat de produits locaux par les voyageurs.... En poursuivant sur cette voie là, on peut craindre que les compagnie aériennes n'aient plus prochainement que leurs équipages à transporter....