mardi 27 juillet 2010

Les paradoxes de l'émigration choisie

J'ai souvent été amusé par le concept d'émigration choisie. En effet, le qualificatif ici est souvent compris et pensé comme référant à un choix de l'émigrant par le pays d'accueil. Or, si on y réfléchit bien, on sait tous qu'il n'y aurait pas d'émigration du tout si la décision d'émigrer n'était pas avant tout celle de la personne concernée. Donc, s'il y a choix dans cette affaire, c'est avant tout le choix de l'individu et pas celui du pays.... C'est le premier paradoxe. D'ailleurs si l'on y regarde de plus près, le choix de quitter son pays pour un individu est souvent une décision subie plus que désirée. On serait donc plutôt dans une émigration subie.

Maintenant si l'on regarde le point de vue du pays d'accueil, il choisit ses futurs immigrants en fonction de certains critères bien définis. Cette façon de faire implique que ce pays a des besoins particuliers en ressources humaines qu'il tâche de combler par cette émigration. Or, ce que l'on constate souvent (c'est le cas notamment au Québec) c'est, qu'une fois parvenus dans leur pays d'accueil, ces émigrants sont quasiment abandonnés à eux-mêmes et ont beaucoup de difficultés à trouver un emploi, une action qui, comme on le sait aujourd'hui, est la base de toute intégration réussie. C'est là le second paradoxe.

Lorsque le pays d'accueil fait ses choix, il considère un certain nombre de critères que doivent remplir les personnes candidates à l'émigration. Parmi ces critères figurent souvent le diplôme et la langue (le français, par exemple, pour le Québec). Une fois établis dans leur nouveau pays, les immigrants constatent bien souvent que leurs diplômes, qui ont pourtant servis à les qualifier pour l'acceptation dans leur nouveau pays, ne sont plus reconnus par ce même pays. Comme si, les mêmes diplômes qui étaient validés par le pays d'accueil, ne le sont plus aussitôt que les personnes ont émigrées.... C'est le troisième paradoxe.

Il en va presque de même de la langue française qui, alors qu'elle était un point favorable dans le dossier d'émigration, une fois parvenu dans certain pays d'accueil (c'est le cas au Québec) peut devenir un frein à l'emploi, l'anglais devenant alors la langue qualifiante... Autre paradoxe.

On pourrait ainsi décliner bien d'autres paradoxes dans cette conception de l'émigration choisie. Je pense qu'en cette matière il vaudrait mieux qualifier les choses autrement et rejeter cette appelation qui repose sur trop de paradoxes. Emigration subie serait trop connotée négativement et je propose plutôt émigration acceptée (acceptée par le migrant) ce qui aurait l'avantage de porter l'accent sur l'adaptation nécessaire de la personne qui migre aux réalités culturelles de son nouveau pays....

dimanche 25 juillet 2010

Vox populi

Dans les démocraties occidentales notamment, la notion de volonté populaire est souvent mise à contribution. Il faut se remémorer que ces démocraties sont basées sur cette notion, les élus étant censés représenter le peuple et sont donc, en principe, désignés pour défendre, au niveau de l'Etat, les souhaits de leur population. On pourraît donc dire que, dans une telle démocratie, le pouvoir s'exerce conformément à la volonté populaire...

Cette vision idyllique cependant, ne résiste pas longtemps à un examen critique. Deux faits essentiels au moins viennent contredire cette opinion : il s'agit d'une part, de la tendance croissante à l'abstention qui est observée dans les consultations électorales (voir ma chronique du 15 mars 2010) et, d'autre part du partage quasi égal des voix des électeurs lorsque la consultation fait intervenir un choix entre deux options ou deux candidats. La plupart du temps, les électeurs participants se répartissent autour de 50% pour chacun des deux choix.

Le cas des référendums sur la souveraineté au Québec, est une bonne illustration de ce phénomène. Lors du premier référendum en 1980, le Non l'emporta par 59,56% des voix, tandis que le Oui récoltait 40,44% de celles-ci. La majorité en faveur du refus de la souveraineté était donc de 19,11%. En 1995, le Non obtint 50,58% et le Oui 49,42%. Le rejet de l'option souveraine obtint ainsi 1,16% de majorité. On ne peut que constater ici que, malgré 15 années supplémentaires de campagne pour ou contre l'indépendance, aucune majorité claire ne s'est dégagée au profit de l'une ou l'autre de ces options.

Autre exemple, si l'on considère le cas des huit dernières élections présidentielles en France (de 1965 à 2007), si l'on exclut le cas particulier de l'année 2002 qui a vu s'opposer au second tour Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, l'écart de voix le plus grand qui a été observé s'est produit en 1969 lors de l'opposition de Georges Pompidou (58,21%) et d'Alain Poher (41,79%). Cette année là, le différentiel de voix entre les deux candidats a atteint 16,42%. Dans toutes les autres présidentielles il a été inférieur (à l'exception de 2002) à 10,4%, atteignant même 1,62% en 1974 (Mitterand-Giscard d'Estaing). En 2007, au second tour, l'écart en nombre de voix entre les deux candidats était de 2 192 698 (6,12%) alors que les abstentions s'élevaient à 7 130 729 voix. Autrement dit, les abstentionnistes étaient plus de trois fois plus nombreux que les électeurs qui ont fait la différence entre Nicolas Sakozy et Ségolène Royal....

Cette observation me fait penser à un tirage au hasard. Si on imagine que chaque électeur décidait de son choix au hasard (en lançant une pièce de monnaie par exemple), il est connu que, si la pièce n'est pas biaisée, alors il y a en théorie 50 chances sur 100 d'obtenir le côté "pile" et autant de chances pour "face". Des fluctuations aléatoires viennent en pratique se superposer à ce chiffre théorique de 50%, faisant que, lors d'une expérimentation réelle, on observerait un pourcentage de "pile" voisin de 50% et non pas exactement 50%.

Tout se passe donc, dans la pratique, comme si les choix des êtres humains étaient de plus en plus comparables à des choix au hasard, comme si les personnes n'étaient plus en mesure de faire des choix collectifs mais seulement des choix individuels. Plus exactement, tout se passe comme si il ne se dégage plus de tendance fortement majoritaire au sein des opinions dans les démocraties occidentales. Cette situation peut s'expliquer par l'existence d'opinions individuelles de plus en plus divergentes, celles-ci étant, en tout état de cause, incapables de se coordonner pour faire naître une tendance forte. Cette situation peut provenir du fait que les individus sont aujourd'hui soumis à des flôts d'informations de toutes provenances (voir ma chronique du 18 juillet 2010) et que, d'autre part, les lieux susceptibles de permettre aux humains d'échanger leurs idées en vue de les coordonner, de les harmoniser, se font de plus en plus rares. La rareté contemporaine des pratiques religieuses, la faiblesse des partis politiques, des syndicats, la raréfaction de ces lieux rassembleurs où les humains peuvent entendre, notamment, des leaders d'opinion, la diminution de la lecture de livres et de journaux, la disparition progressive des repas et des réunions familiales, sont sans doute à l'origine de l'étiolement de cette notion de volonté populaire. Tout ceci contribue à isoler les individus, à leur faire perdre la conscience de leur appartenance à des groupes de pensées et, finalement à développer l'individualisme et la peur du changement. Il est bien connu que l'union fait la force, mais il est primordial d'avoir le sentiment d'être uni aux autres ne serait-ce que par la communauté des idées...

Il ne faut pas croire que l'Internet peut remplacer ces lieux de frottement des idées, de convergences des opinions, car ce média est surtout propice à des échanges individuels et se prête peu à l'émergence de pensées collectives même si, parfois, il peut favoriser des actions collectives (apéros géants, manifestations publiques,...). Pour s'en convaincre, il suffit de se pencher sur les nombreux forums qui fleurissent sur l'Internet. Il est très rare de voir émerger un consensus de ces échanges, chacun y venant avec l'idée principale d'y affirmer son point de vue...

Il faudra bien ,un jour, revenir à des pratiques favorisant le débat d'idées en vue de l'émergence de consensus intellectuels, faute de quoi nos sociétés risquent de s'orienter de plus en plus vers un individualisme forcené et donc vers l'anarchie....

dimanche 18 juillet 2010

L'Homo democraticus hyper connecté

La sociologue Dominique Schapper, membre du Conseil constitutionnel en France, s'interroge, dans un récent article du Journal "Le Monde" (15 juillet 2010) sur le thème En qui peut-on avoir confiance? Dans cet article elle met en avant, notamment, le déclin des institutions, la crise des experts et la remise en cause des discours scientifiques. Elle constate que l'être humain contemporain (L'Homo democraticus) fait montre d'une défiance extrème par rapport à tout ce qui l'entoure. Elle attribue une grande part de la cause de cet état à la contradiction vécue entre une dépendance de plus en plus étroite aux autres (scientifiques, techniciens, politiciens, administratifs,...) alors que nous ne cessons d'affirmer notre irréductible individualité et notre droit absolu à l'autonomie intellectuelle. Face à cette situation, elle indique que la seule voie qui soit conforme à la vocation de la connaissance scientifique et aux idéaux de la démocratie, la seule à laquelle nous puissions faire une confiance critique, c'est celle de la raison.

Cette analyse me semble pertinente à plus d'un titre. Je voudrais seulement signaler un paramètre qui me paraît de nature à expliquer, lui aussi, une grande part de la situation de confusion intellectuelle dans laquelle est plongée l'être humain aujourd'hui. Il s'agit de l'hyper connectivité de l'individu moderne. En effet, le développement des techniques et de la mondialisation font qu'aujourd'hui, l'individu reçoit de l'information en grande quantité et de toutes provenances. Celle-ci est, bien sûr, acheminée par les voie traditionnelles : presse écrite, radios, télévisions, mais de plus en plus aussi par Internet et le téléphone mobile. Les réseaux sociaux (Facebook, Tweeter,...) sont omni présents dans la vie quotidienne des gens.

Les conséquences de cette hyper connectivité ne sont pas toujours évidentes mais, on ne pourra pas les négliger très longtemps car leurs effets sont déjà perceptibles. D'abord, information n'est pas connaissance. Pour faire court, on peut dire que la connaissance c'est de l'information structurée. Faire émerger de la connaissance d'une quantité d'information requiert donc un certain effort, un certain travail de structuration de cette connaissance. Plus la quantité d'information sera importante et plus cet effort devra être grand. Autrement dit, plus le temps d'analyse nécessaire à faire émerger de la connaissance sera long. Or, l'individu moderne voit de plus en plus son temps libre envahi par les émétteurs d'information (Internet et le téléphone mobile notamment). En dehors du temps consacré à ses activités professionnelles, à sa vie sociale et familiale, à ses loisirs, il ne lui reste pratiquement plus de temps pour la réflexion intellectuelle. On peut déjà s'en rendre compte par certains signes comme la diminution du lectorat de la presse écrite, comme la diminution de la vente de livres, comme la baisse de fréquentation des lieux de spiritualité ou d'analyse politique, comme le décrochage scolaire généralisé,... décroissance d'activités qui sont pourtant essentielles à la réflexion intellectuelle...

L'être humain contemporain est donc à l'image d'un récepteur d'informations, qui capte des sources émettrices en grande quantité et qui, faute de temps et de moyens, n'est pas en mesure d'analyser cette immense quantité d'information. Il se retrouve donc déboussolé, incapable de formuler le moindre projet de grande envergure, occupé qu'il se trouve à capter toute l'information qui lui arrive. Dès lors, sachant que les institutions sont bâties par les êtres humains, comme les expertises, comme les discours scientifiques,.... est-il anormal de voir la confiance à leur égard décroître ? La voie de la raison évoquée par D. Schanapper, le refus du relativisme absolu et celui de l'idée que tout se vaut, ne pourront pas être mis en oeuvre sans un réflexe salvateur de remise en avant de la pensée intellectuelle, du débat, de l'analyse des faits et des idées. Cela demandera un grand effort de remise en cause de notre mode de vie afin de pouvoir dégager du temps et de se donner les moyens intellectuels pour ce changement.

mercredi 14 juillet 2010

Une illustration de la diversité culturelle franco-québécoise : le rapport au corps

Lorsque il y a un peu plus de dix ans, je suis arrivé à Montréal pour venir y résider, j'ai rapidement pu noter des différences dans le comportement quotidien des gens. J'avais l'impression de mettre mal à l'aise les femmes lorsque, en guise de salutation, je les embrassais, ou lorsque je serrais la main en toutes occasions aux hommes. Très vite, je me rendis compte qu'ici les contacts physiques n'étaient pas la règle, contrairement à ce qui se passait en France. Alors qu'en France, les bises, entre hommes et femmes, se font en série, allant parfois jusqu'à six bises sur les joues en alternance, ici un simple "Hi" ou "bonjour" suffisait à marquer les retrouvailles. Je fus aussi très surpris lorsque je me rendis compte que mon médecin généraliste québécois ne me palpait pratiquement jamais lorsque je lui rendait visite. L'examen se faisait surtout à l'aide de questions mais rarement en s'aidant de palpations du corps. Plus tard, après avoir pu connaitre plus intimement les familles québécoises, je constatais que, là aussi, la relation au corps était peu prisée. Les embrassades se limitent à une simple bise, les "jeux de mains" entre les adultes et les enfants ou entre les enfants sont généralement mal vus. Entre adultes, ils sont souvent vécus comme de véritables agressions....

En France, à l'inverse, ces mêmes contacts sont plutôt encouragés, les contacts (petites tapes, caresses,...) entre adultes et enfants semblent normales et les adultes eux-mêmes n'hésitent jamais à se toucher même si cela ne va pas aussi loin que dans les pays d'Afrique ou d'Amérique du sud où les contacts physiques font partis du code social. Les français se tapent dans le dos, se serrent les mains, s'embrassent sur les joues ou sur la bouche, se tiennent par la main,... en toutes occasions. La vie associative en France est extrèmement développée, beaucoup plus qu'au Québec... De façon générale, plus on se déplace du nord vers le sud et plus les contacts physiques entre personnes sont valorisés. Montrer le corps en France pose moins de problème que dans les sociétés nord-américaines. Il suffit de comparer les expressions de la publicité pour s'en rendre compte.

Je ne prétends pas connaître l'origine de cette différence de comportement mais, elle a sans doute une origine dans le modèle culturel dominant au Québec qui est plus anglais que français. Il faut croire que la descendance française et amérindienne des québécois a été dominée par le côté puritain des protestants anglais. En outre, la faiblesse de la densité de population au Québec aura, peut être, joué un rôle dans la mise en place de cette distance corporelle. La France, de son côté, aura sans doute été plus influencée par les cultures italienne, espagnole et africaines notamment. La religion catholique a, de plus, été moins défavorable au contact des corps que le protestantisme.

Les conséquences de cette façon de vivre sont visibles : le lien social au Québec, et sans doute plus généralement en Amérique du nord, semble plus faible qu'en France et dans les pays du sud. Tout se passe comme si le peu d'attrait pour les contacts physiques entrainait, corrélativement, peu d'intérêt pour un lien social approfondi. Les mondanités ici sont plus rares, les réceptions au sein de la demeure familiale sont réservées à la proche famille et rarement aux amis, les repas pris en famille sont plus rares et moins valorisés (une simple gamelle avalée en vitesse sur un coin de bureau fera souvent office de déjeuner), les manifestations syndicales ou politiques sont peu nombreuses (à tous les sens du terme : peu fréquentes mais aussi peu fournies), l'éducation des enfants est essentiellement basée sur le contact mère-enfant et l'enfant est peu encouragé au contact physique avec ses proches.... Tout cela concourant à renforcer l'isolement de l'individu dans une société marquée par un puissant individualisme.

Il s'agit ici seulement de participer à une réflexion qui me semble nécessaire si l'on souhaite mieux comprendre son environnement avec l'objectif de faire évoluer les sociétés...

jeudi 8 juillet 2010

Vive la chanson en français!

Les chanteurs francophones ont de plus en plus tendance a s'exprimer en anglo-americain. Lorsqu'on les interroge sur les raisons de ce choix linguistique, ils argumentent très souvent en faisant référence à une plus grande audience que s'ils chantaient en francais. Je voudrais relever la faiblesse de cette argumentation.

Bien sûr, les anglophones sont plus nombreux que les francophones dans notre monde contemporain. Mais on ne doit tout de même pas oublier que face aux 450 millions de locuteurs ayant l'anglais comme "langue maternelle", il existe tout de même environ 285 millions de francophones de langue maternelle qui représentent un marché attractif. D'autre part, même si les anglophones sont plus nombreux que les francophones, ils ne représentent pas la totalité de la population mondiale (7 milliards d'humains). Cela signifie donc, que, même s'ils chantent en anglais, ces artistes pourraient être coupés des millions de non anglophones et, notamment des millions de francophones. Or l'experience prouve qu'il n'en est rien. La variété anglophone touche tout le monde indépendamment des langues parlées par les personnes. Une autre preuve, s'il en est besoin, de la relative indépendance entre la langue d'expression d'une chanson et celle des auditeurs, est le rayonnement international de certaines chansons francaises comme "la mer" de Charles Trénet, "la vie en rose" d'Edith Piaf, certaines chansons de la Compagnie créole connues dans le monde entier, ou encore le répertoire non anglophone des chanteurs maliens Amadou et Mariam... Il serait facile de citer nombre de chansons non anglophone qui ont pourtant fait le tour du monde...

Je crois que si tant de jeunes chanteurs dans le monde (francophone ou autre) s'expriment en anglais cela est lié pour une grande part a l'éducation qu'ils ont recue. Il faut, en effet, se rendre compte que pendant toute leur enfance ces jeunes ont baignés dans la chanson anglophone. Ils l'ont entendue de façon quasi permanente, dans les radios, les émissions de télévision, dans les bars et restaurants, dans les boites de nuits..... Leur oreille a été formatée par ces sonorités anglophones. Dès lors, est-il étonnant qu'ils ne soient capables d'apprécier, parvenus à l'age adulte, que ce type de son ? Nous payons aujourd'hui, au travers de cette mode, le laxisme dont nous avons fait preuve hier. Nous avons sous nos yeux, l'illustration concréte de ce que peut donner l'abandon inconscient d'une langue par son peuple. Très vite, cette langue perd son intérêt et devient une langue....morte. Aujourd'hui déjà la chanson, la Science, le commerce, ne s'expriment plus qu'en anglo-américain.... Et demain?

Il me semble que, plus que la raison linguistique, c'est un argument commercial qui dicte le choix de ces artistes. En chantant en anglais, ils se facilitent l'accès aux grands medias anglo-americain et bénéficient de leurs réseaux mondialisés. Ils ne sont pas conscients qu'en procédant de la sorte ils contribuent a affaiblir leur langue, leur culture, à l'image de tous les francophones qui publient en anglais plutot qu'en francais. Est il besoin de rappeler que l'inconscience des scientifiques francophones a conduit aujourd'hui à la quasi disparition des médias scientifiques francophones ? Dans notre monde globalisé tout est lié à tout et, si cette tendance se poursuit, on peut craindre que demain, la presse francophone disparaisse, tout comme le livre et le film en français... Les difficultés sont déjà apparente dans ces domaines. Veut-on livrer à nos enfants un monde dans lequel une seule culture deviendrait hyper dominante, aggravant le risque de voir s'amplifier le phénomène de "pensée unique" ? Il est urgent de fédérer les énergies pour mettre en place, dans tous les champs de la culture, des réseaux mondiaux qui soutiendraient les expressions culturelles dans d'autres langues que l'anglo-américain.