lundi 5 septembre 2011

Droits d'inscription universitaires des étudiants étrangers


Comment peut-on justifier le fait que les universités au Québec (et sans doute dans bien d'autres provinces canadiennes ou d'autres pays) réclament des droits d'inscription majorés aux étudiants étrangers par rapport à ceux réclamés aux canadiens ? Alors qu'un étudiant canadien paie des droits de scolarité d'environ 4000 dollars canadiens pour un an, un étudiant de nationalité étrangère qui s'inscrit dans une université du Québec paiera entre 12 000 et 15 000 dollars de droits d'inscription pour la même période. La charge supportée par les étudiants étrangers est donc de 3 à 4 fois supérieure à celle des étudiants du Québec...

Il est difficile de justifier cette différence par des considérations universitaires, puisque les cursus suivis par les étudiants étrangers sont les mêmes que ceux proposés aux étudiants nationaux. Les universités n'ont donc pas à subir de charges supplémentaires dues à ces étudiants qui viennent d'ailleurs. Sur un plan économique, c'est même l'inverse qui se produit puisqu'on estime qu'environ 10% des étudiants étrangers demeureront au Québec à l'issue de leur formation et viendront donc apporter leurs capacités de travail au Canada tout en contribuant à relever le défi démographique du Québec et du Canada. D'autre part, il est bien connu (voir par exemple le dossier du journal « Le Devoir » du samedi 3 et du dimanche 4 septembre 2011) que les étudiants qui retournent chez eux deviennent des "ambassadeurs" et concluent des partenariats avec des établissements de recherche ou des entreprises canadiennes. On peut aussi noter que ces étudiants contribuent, par leur présence, à l'internationalisation des universités canadiennes.

Dès lors, quelles justifications peut-on retenir à cette majoration des droits d'inscription ? Cette façon de faire introduit une différence discriminatoire entre les étudiants canadiens et les autres qui n'est pas saine et qui ne va pas dans le sens de l'internationalisation souhaitée pour les formations supérieures canadiennes. En outre, elle ne reconnaît pas l'apport positif de ces étudiants à leur nouveau milieu de vie. Enfin, elle est contraire au souhait formulé par les universités canadiennes d'accroitre leur rayonnement international...

Il faut, pour finir, noter que le Ministère de l'Education, du loisir et du sport du Québec signe déjà certaines ententes d'exemption de majoration des droits de scolarité universitaires avec des gouvernements étrangers (France par exemple). Cette situation ne fait donc qu'ajouter de la discrimination à une situation déjà différentiée... Il me paraît urgent d'aligner les droits d'inscription universitaires de tous les étudiants, d'où qu'ils viennent, sur les mêmes chiffres...

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