mercredi 25 juillet 2012
Vive le cancre Astérix!
Une récente étude internationale de la l'Union européenne sur les compétences linguistiques des lycéens, révèle que les élèves français restent toujours en retard en ce qui concerne l'apprentissage des langues étrangères. En fait, ils se classent pratiquement derniers parmi les 14 pays étudiés, étant seulement 14% à obtenir un bon niveau en anglais...
Y a t'il lieu de s'alarmer de cette constatation comme le font la plupart des commentateurs dans les médias français ? En fait, il faut savoir que lorsqu'on parle de "langues étrangères" il est surtout question de la langue anglaise qui représente pour la grande majorité des élèves français la LV1 (langue vivante 1). Cette restriction implicite des langues étrangères à la seule langue anglaise (pratique très courante dans le monde actuel) vient nuancer le résultat de cette enquête. En effet, il n'est pas certain que les résultats seraient aussi mauvais si, par exemple, on avait mesuré le niveau des élèves français dans une langue romane comme l'espagnol... Il est connu que l'apprentissage d'une langue est d'autant plus facile que cette langue présente des racines communes avec la langue maternelle de l'apprenant.
Sachant, d'autre part, la propension des Français à introduire des mots anglais dans leur langue (la publicité en France est une mine d'or pour cette pratique contestable) il est logique de se demander si cette tendance n'aurait pas été accentuée si les Français maîtrisaient mieux l'anglais ? Il est à craindre qu'une meilleure maîtrise de l'anglais par les Français mettrait encore plus en péril la survie du français qui déjà, aujourd'hui, ne crée pratiquement plus de néologisme en adaptant purement et simplement les termes anglais...
Enfin, lorsque l'on connaît la situation hyper centrale de l'anglais dans le monde contemporain, il me semble plutôt rassurant de savoir que cette langue est mal maitrisée par la majorité des citoyens français. En effet, la situation inverse risquerait de conduire les Français à ne plus utiliser leur langue au profit de l'anglais comme cela se voit déjà dans nombre de pays ayant choisit le bilinguisme de type langue nationale-anglais.... Au canada, par exemple, le bilinguisme se traduit surtout par un monolinguisme anglophone...
Réjouissons nous donc de cette « résistance » des élèves français à l'apprentissage de la langue de Schakespeare et espérons qu'à l'avenir les Français se révèleront de bons élèves dans d'autres langues étrangères que l'anglais et notamment dans les langues romanes, voire dans les langues arabe ou chinoise... Tel Astérix qui résistait aux Romains dans son village Gaulois, l'élève Français se doit de continuer à résister à l'invasion de la langue anglaise...
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