dimanche 29 juillet 2012

Quels honoraires honorables pour les médecins en France?


La rémunération des médecins en France pose problème. En effet, de plus en plus d'entre eux, arguant de la faiblesse de la rémunération du secteur 1 (tarifs fixés par la Sécurité sociale) décident de passer en secteur 2 (honoraires libres mais remboursés aux patients sur la base du tarif de la Sécurité sociale). Actuellement, six médecins spécialistes sur dix choisissent les honoraires libres du secteur 2. Chez les praticiens généralistes, ils ne sont encore que 10% à faire ce choix. Cette tendance est problématique car elle pourra finir par restreindre l'accès aux soins de santé pour les citoyens les moins aisés.

A une époque où les difficultés de tous ordres assaillent les Français, où la crise économique rend leur vie plus difficile et, compte tenu du déficit important de la Sécurité sociale (de l'ordre de 15 milliards d'euros), le gouvernement français se doit de tenter de maitriser cette tendance du corps médical à accentuer les dépenses de santé des Français.

Une constatation s'impose : la possibilité donnée aux médecins en 1980, par le gouvernement de Raymond Barre, de pouvoir choisir entre les deux secteurs 1 ou 2 a entrainé progressivement les médecins (en premier lieu des spécialistes) à choisir les honoraires libres en vue d'augmenter leur rémunération. Il n'est pas difficile de comprendre que la possibilité de choix ne pouvait que produire cette tendance. Imaginons, par exemple, que l'on offre un tel choix aux enseignants... Il est clair que rapidement le désir de faire croitre leurs revenus conduirait ceux-ci au même type de choix... Le gouvernement de l'époque n'a donc pas été très clairvoyant en proposant cette « solution »...

En fait, il n'y a pas d'autre solution pour le gouvernement actuel que de revenir à un secteur unique de rémunération pour les médecins. Il s'agirait, bien entendu d'un secteur équivalent au secteur 1 actuel dans lequel les médecins sont payés aux tarifs fixés par la Sécurité sociale. Dans le même temps, ce retour devrait s'accompagner d'une revalorisation de la rémunération des soins versée aux praticiens. Afin de tenir compte de la crise économique et de ne pas creuser le déficit de la Sécurité sociale cette revalorisation devrait se faire sans appel à d'autres sources de financement que celles actuellement utilisées. Pour ce faire, une idée serait de baser l'accroissement de financement offert aux médecins sur le volume financier remboursé actuellement par les assurances complémentaires de santé par la suite des dépassements d'honoraires médicaux (de l'ordre de 2 milliards d'euros)...
Il y aurait dans cette approche une méthode honorable à la fois pour les médecins, les patients et pour le gouvernement...

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