lundi 20 août 2012

La fin du vote stratégique


Le débat des chefs du 19 aout a été décevant en partie comme l'est souvent ce genre de débat.
La chaine de télévision RDI avait rassemblé, pour cette émission de deux heures, quatre personnalités politiques : le Premier ministre actuel, Jean Charest pour le Parti Libéral du Québec (PLQ), Françoise David pour Québec Solidaire (QS), François Legault pour la Coalition Avenir Québec (CAQ) et Pauline Marois pour le Parti Québécois (PQ). Cette confrontation mettait en présence trois politiciens expérimentés (Charest, Marois et Legault) ayant tous occupé au moins un poste de ministre au sein du gouvernement du Québec et une néophyte en la personne de madame David. Il est aussi important de noter que deux partis politiques plus anciens (le PQ et le PLQ) se trouvaient en face de deux partis jeunes (la CAQ et QS).

Il ressort de cette confrontation que les trois politiciens plus expérimentés, ont tous tellement de « casseroles » attachées à leur basque, qu'ils ont occupé une grande partie de leur temps à s'entredéchirer, à se renvoyer au visage leurs errements du passé. La seule qui s'en sort bien avec allure et dignité est F. David qui bénéficie de la jeunesse de sa formation politique et du peu de recul de son expérience en politique pour se voir reprocher de mauvais comportements. Face aux trois politiciens, la représentante de QS a fait preuve d'une simplicité, d'une franchise et d'une honnêteté qui ont fait la différence... F David ne s'est pas laissée entrainer par les basses attaques personnelles contrairement aux trois autres. Elle a essentiellement défendue le programme de sa formation politique.

P. Marois est apparue comme la championne de la langue de bois en renvoyant souvent les problèmes aux études d'une future commission d'experts (sortie du pétrole, scrutin proportionnel, référendum sur l'indépendance...). Elle refuse d'aborder franchement et clairement de la question du referendum sur l'indépendance du Québec, elle se cache derrière la «sauvegarde des intérêts des Québécois» ce qui ressemble beaucoup aux fameuses « conditions gagnantes » de B. Landry. J. Charest s'est montré méprisant et plein de mauvaise foi envers les autres co débatteurs... Son argumentaire a souvent fait appel au passé pour tenter de faire taire les accusations portées par ses co débatteurs (Rapport Moisan pour des affaires qui datent de 1995, coupures dans le financement du système de santé par le PQ en 1996,...). Contrairement à Marois, F. David annonce clairement son option pour l'indépendance du Québec. Quand à F. Legault, il a semblé mal maîtriser ses chiffres, notamment sur la question du nombre de médecins nécessaire pour un bon fonctionnement du système de santé. Il a eut du mal à faire face à des accusations d'opportunisme suite à son passage du PQ à la CAQ...


Alors que les élections législatives ont été déclenchées en grande partie par la mobilisation des étudiants et collégiens contre l'augmentation des droits de scolarité, seule F. David a abordé de façon claire et déterminée la question de la gratuité scolaire et universitaire. Il est surprenant que la loi 78 qui a fait descendre dans la rue tant de citoyens québécois n'ait été abordée par aucun des chefs...

Dans leur conclusion les trois partis leaders dans les sondages (PQ, PLQ et CAQ) ont purement et simplement ignoré QS ce qui risque d'être une erreur pour l'avenir et pourrait annoncer la fin des espoirs des tenants du « vote stratégique »...

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