mercredi 21 avril 2010

Trop c'est trop!

La récente intervention du député conservateur canadien Maxime Bernier contre l'interventionnisme étatique me pousse à réagir. Dans son allocution (rapportée par le journal Le Devoir en date du 20 avril 2010), le député argumente en disant que si "l'interventionnisme étatique devait conduire à la prospérité, le Québec serait la région la plus riche d'Amérique du Nord au lieu d'être l'une des plus pauvres". Cette façon de penser est fréquente chez les tenants du libéralisme à tous crins qui plaident sans cesse pour plus de dérèglementation. A mon avis, il faudrait d'abord s'entendre sur les critères de mesure de la pauvreté avant d'affirmer que tel ou tel pays est plus pauvre ou plus riche qu'un autre. Oui, si le PIB est le seul instrument de mesure alors on pourrait en déduire que le Québec est parmi les pauvres en Amérique du Nord. Cependant, il est de plus en plus admis aujourd'hui que le PIB n'est plus adapté à la mesure du bonheur humain (il ne prend pas en compte, notamment, l'accès des populations aux services de santé ou à l'éducation, qui demeure, après tout, l'objectif principal de toute politique étatique. Oui le Québec est en difficulté, comme bien d'autres pays, mais sa population est loin d'être abandonnée à elle-même dans des domaines aussi essentiels que la santé ou l'éducation...

Laissons donc faire les spéculateurs qui nous ont conduit à la crise financière majeure dans laquelle nous sommes encore empétrés. Laissons faire les multinationales qui délocalisent les emplois sans vergogne et contribuent à accroître le chomage qui plombe les économies. Laissons déréglementer en matière d'éducation avec, comme conséquence, des droits d'inscription dans les universités qui s'envolent à l'exemple de l'Université Mc Gill qui vient de porter à 30000 dollars canadiens les droits de scolarité de son programme MBA. Laissons libre cours aux gestionnaires libéraux qui ont amputés considérablement les retraites d'honnètes travailleurs qui pensaient légitimement pouvoir bénéficier, pendant leurs vieux jours, de l'argent économisé. Laissons s'aggraver plus encore l'écart entre les riches et les pauvres partout dans le monde, y compris dans les pays les plus développés. Laissons s'aggraver les déficits parfois colossaux qui vont peser sur les générations futures. Laissons les droits du travail se différentier d'un pays à l'autre venant ainsi rendre caduques les améliorations qui pourraient être apportées dans tel ou tel pays. Laissons les marchés agir librement en conduisant les entreprises à choisir entre la faillite ou les diminutions de services rendus. Laissons disparaitre les petits commerces de proximité. Laissons les services publics à la dérive ou aux mains des entreprises privées qui n'ont que le profit comme objectif. Laissons s'aggraver les pollutions de toutes sortes et les atteintes qui sont portées à la biosphère. Laissons la corruption s'installer partout. Laissons la langue anglo-américaine s'imposer sur la planète entière en contribuant à la disparition de cultures et de langues qui sont des patrimoines de l'humanité....

Il apparait de plus en plus évident que le libéralisme socio-économique, la loi du marché, ont aboutis à l'impasse dans la plupart des domaines. La diminution des désordres mondiaux (pollution, climat, pauvreté, éducation, déplacements de populations,...) requiert en fait plus de réglementation que moins et de plus en plus à un niveau supra national. Faute de réaction des Etats et Gouvernements, ce seront les peuples qui prendront leurs responsabilités....

1 commentaire:

  1. Dans cette affaire de «Québec bashing», il ne faut pas oublier qu'on se fait aisément du capital politique dans le ROC en tapant sur le Québec, en nous donnant des leçons. En réalité, sur le fait qu'on a une façon à nous de considérer notre appartenance à notre collectivité, notre nation (est-ce bien ainsi qu'on nous voit à Ottawa...). Qu'on jure dans la belle tapisserie 'canadian'.

    Dans la tradition des Trudeau, le petit Maxime (Dieu qu'il ne porte pas bien ce prénom!), a trouvé ce vieux truc. Mais il est bien moins intelligent que Trudeau, et n'est porteur d'aucun charisme au Québec. Aucun!

    La réalité est que depuis que le Québec a décidé de s'instruire, on se rattrape d'année en année sur le Canada, dans les termes mêmes qu'ils, i.e. eux là, considèrent la richesse & le bonheur collectif dans le sens à eux, oui eux là.

    Par ailleurs, il ne faut pas aller bien souvent et bien longtemps dans le reste de l'Amérique du Nord, notamment aux États, pour se rendre compte que notre richesse est bien plus grande que partout ailleurs aux États, et même que dans le ROC.

    Faut avoir d'autres yeux que ceux des comptables pour bien juger cependant... Il faut avoir ceux de l'âme, peut-être!

    Le minuscule Bernier est «con comme la lune». On lui a répondu amplement dans les journaux (au Québec, s'entend), sauf peut-être dans la Gazette, ce journal de combat.

    Quant à ROC... ils peuvent bien l'adopter, le choyer, lui monter le bourrichon, on les comprend.

    Et il en a bien besoin, ce petit Dernier.

    En fait, pas besoin d'être un fin psychologue pour comprendre que l'envie est la chose du monde la mieux partagée, pour paraphraser Descartes. L'étranger en son sein (sic) est paré de tous les ...défauts.

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