Les statistiques ethniques se réinvitent dans le débat public en France : dix élus de banlieue, d’origine maghrébine et de tous bords politiques, veulent en tout cas les promouvoir. De retour des Etats-Unis d'Amérique, ils souhaitent importer ce qu’ils considèrent comme de bonnes pratiques pour lutter contre les discriminations.
Cette position me semble rétrograde pour plusieurs raisons :
- d'abord, ne va pas dans le sens de l'Histoire, celle d'une mondialisation toujours plus active qui devrait conduire le monde à devenir, à plus long terme, un véritable « melting pot », de plus en plus métissé, au sein duquel les personnes ne seront de moins en moins identifiables à partir de leurs caractéristiques physiques, mais plutôt par leur personnalité et leurs compétences.
- ensuite, cette façon de faire tend à faire le lit du communautarisme et du racisme, une approche qui ne s'est jamais montrée satisfaisante dans les pays où elle a été mise en oeuvre. Il suffit de considérer la situation au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis d'Amérique (EUA), pour se rendre compte que les personnes de couleur ont toujours un peu plus de difficultés que les blancs à s'intégrer, surtout au plan professionnel. Aux EUA, par exemple, les afro-américains sont toujours majoritaires dans les prisons....il ne semble pas que cette situation soit meilleure que celle observée dans un pays comme la France où ces statistiques ethniques ne sont pas permises...
- il faut enfin, souligner la subjectivité de cette approche. Dans un monde toujours plus métissé, il devient de plus en plus difficile de définir la classe ethnique d'appartenance d'un individu. Il est par exemple aussi absurde de considérer que le président Obama est un noir, que de le classer parmi les blancs....
La solution à la question des difficultés d'intégration des personnes issues de la diversité, comme on dit en France, n'est pas simple. A mon avis, la meilleure façon de l'aborder serait de commencer le traitement le plus tôt possible, soit au niveau de l'école primaire. Dès le plus jeune âge, les enfants en difficulté notamment, devrait être les plus soutenus. On sait que, généralement, la majorité de ces enfants sont issus de la diversité. En favorisant leur réussite scolaire et donc, leur accès aux études supérieures, on devrait faciliter leur insertion professionnelle ultérieure, une étape clé de l'intégration à la société.
Pour les personnes plus âgées, il faudrait faciliter l'acquisition d'une bonne formation professionnelle à l'aide d'un dispositif performant de formation permanente. Pour cela, il serait utile de recruter des formateurs plurilingues qui puissent mieux s'adapter aux différentes cultures de leurs apprenants et, ainsi, augmenter les chances de réussite de ces formations.
Il faut toujours se garder, face à une situation difficile, d'adopter des solutions simplistes qui ne mènent généralement à rien...
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