samedi 2 juillet 2011

Coupable justice


Au delà des personnes en cause, il me semble qu'une des premières victimes collatérales de « l'affaire DSK » se trouve être la justice des Etats-unis d'Amérique (EUA) elle-même. En effet, cette institution m'apparaît loin de constituer un modèle de justice démocratique enviable comme ont tenté de nous le faire croire de nombreux commentateurs et analystes tout au long des développements de cette affaire.

L'aspect qui est sans doute le plus choquant est le non respect du postulat clé de la présomption d'innocence du prévenu. Tant que ce dernier n'a pas été jugé, il est normal de le considérer et de le traiter comme un innocent. Or, le traitement médiatique de l'arrestation de DSK par la police de New-York, cette sorte de « lynchage médiatique », tout comme les contraintes très sévères, voire déshonorantes, qui lui ont été infligées par la justice sont loin de se rapporter à quelqu'un d'a priori innocent. Rappelons seulement que la prison de Rikers island est réputée comme l'une des plus dangereuse des EUA. Comment peut-on justifier d'y incarcérer une personne en attente de jugement ?

L'asymétrie des méthodes policières entre la façon dont est présenté, d'un côté, le présumé innocent et, de l'autre côté, la présumée victime est également loin d'être exemplaire. Pourquoi exhiber de façon humiliante celui qui n'est pas encore jugé et cacher totalement celle qui porte l'accusation ? Les révélations récentes montrent bien l'injustice de cette façon de faire puisqu'il semble, aujourd'hui, que la « victime » n'était pas si pure que l'on tentait de nous le faire croire...

On peut également s'étonner que l'accusatrice, Nassifatou Diallo, qui apparemment entretenait des relations avec le milieu de New-York, et qui s'adonnait à une forme de prostitution, ne figurait pas dans les fichiers de la police de cette ville ?

On ne voit pas non plus quelle exemplarité il faudrait trouver dans le rôle très important de l'argent dans les règlements mis en oeuvre par cette justice? Il est clair que les lois de ce pays n'infligent pas le même traitement au prévenu qui dispose de moyens financiers importants qu'a un pauvre quidam.

Enfin, il est troublant de constater, qu'aux EUA, certaines affaires de justice s'apparentent à des spectacles susceptibles de rapporter de l'argent à des médias sans scrupule, au lieu de bénéficier de la sérénité indispensable à un jugement aussi juste et équilibré que possible.

Il est urgent de cesser d'entretenir le « mythe américain ».

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