Les exemples récents des révolutions arabes montrent bien qu'une fois tombé le pouvoir en place, le plus difficile reste à faire. Imaginer la suite des choses reste beaucoup plus problématique et nécessite d'avoir avancé sur au moins deux aspects : celui de la mise en place d'une organisation structurée et démocratique pour pouvoir agir efficacement. L'autre point étant l'écriture d'un programme minimal de gouvernement susceptible de rassembler et de répondre aux critiques les plus criantes du mouvement des citoyens... Faute de remplir ces deux points, il est a craindre que l'indignation des peuples ne débouche que sur une crise encore plus grave qu'auparavant.
La question du programme minimal me semble moins difficile qu'il ne pourrait y paraitre a première vue. Il faut que ce programme rétablisse de la justice et de l'équité et qu'il puisse redonner l'espoir a ceux, de plus en plus nombreux, qui sont aujourd'hui désespérés.
Il faut d'abord que la confiance en la politique et en ceux qui la font soit rétablie. Pour cela, il faudrait cesser de considérer la politique comme un métier, lucratif de surcroit. Il faut que les représentants élus ne soient plus politiciens à temps plein, mais qu'ils demeurent actifs dans la vie professionnelle et qu'ils soient simplement déchargés partiellement d'une partie de leurs obligations professionnelles pour pouvoir s'adonner à leurs activités politiques. Leurs revenus ne seraient donc pas différents de ceux qui travaillent dans les mêmes conditions. On devra interdire le cumul des mandats pour permettre au plus grand nombre de citoyens de s'impliquer dans la vie politique. Il est nécessaire d'en finir avec les professionnels de la politique. Il faut laisser la place aux amateurs! L'exemple du sport professionnel qui a été complètement pourri et dévoyé par l'argent devrait pouvoir servir d'exemple...
La culture et la formation des personnes doivent redevenir des priorités et être accessibles au plus grand nombre, ce qui suppose que les frais de scolarité soient réduits, que le système éducatif soit mis en avant au sein des programmes de gouvernement, et que les artistes et les artisants de la culture soient soutenus.
La santé aussi est un domaine qui ne supporte pas d'être négligé. La sécurité sociale devra être offerte à tous et, en priorité, aux moins riches. Le système de santé devra devenir efficace et susceptible de permettre la prévention et pas seulement l'urgence.
Le programme devra également établir un barème plus juste de l'impôt qui soit vraiment progressif et qui taxe proportionnellement les revenus. Il faut cesser de permettre que les plus riches soient moins imposés, en pourcentage, que les plus faibles. Il faudrait aussi prévoir deux limites, inférieure et supérieure, de revenu par personne à ne pas dépasser. Dans notre chronique du 15 juin 2010, nous évoquions la limite supérieure de dix fois le revenu minimum permettant de vivre décemment.
Il faut aussi mettre un terme au pouvoir des spéculateurs financiers en taxant de façon progressive les transactions financières. Il faut redonner aux banques leur rôle social en leur interdisant d'exploiter les plus faibles et en donnant tous les avantages aux plus riches.
Il faut protéger l'emploi local en taxant les différentiels de coût de revient des produits issus de l'extérieur de la zone concernée (Union Européenne par exemple).
Ce programme minimal me semble pouvoir rassembler facilement une majorité de citoyens mais il demeure la question cruciale de savoir quelle organisation pourra porter ce programme pour pouvoir ensuite le mettre en œuvre ?
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