mardi 8 novembre 2011

Quel moteur pour le développement humain?


Nous vivons actuellement une crise mondiale dont les commentateurs s'accordent généralement pour en attribuer la cause à la cupidité humaine. Cette dernière est en grande partie la conséquence de l'abandon par les humains des valeurs morales traditionnelles qui étaient, généralement, transmises par l'école, la religion, l'éducation des parents et par diverses organisations (syndicats, partis politiques, associations...). Aujourd'hui le nouveau Dieu devant lequel s'agenouillent les humains est universel et se nomme l'argent. La finance mondiale a pris le dessus sur l'économie, sur la politique, l 'administration et sur le monde... La mondialisation des échanges et la déréglementation mises en place par la plupart des gouvernements néo libéraux ont conduit à donner le pouvoir aux spéculateurs financiers de tous genres.

Sortir des difficultés que nous vivons en ce moment avec la crise de l'Euro, les immenses déficits budgétaires de nombreux pays, la crise mondiale de la dette, l'augmentation du chômage et, singulièrement, de celui des jeunes, l'absence de grands projets à l'échelle des nations et au-delà, l'absence de vision pour l'avenir de notre planète, la raréfaction des ressources naturelles, les changements climatiques, la pollution environnementale …. résoudre ces graves problèmes qui affectent aujourd'hui notre monde, demandera, à coup sûr, la mobilisation de beaucoup d'énergie, l'appui de tous, en un mot un immense effort de solidarité entre les humains. Cette concentration des efforts au service de la sauvegarde de notre environnement, au profit de la résolution de problèmes qui nous paraissent, souvent à tort, éloignés de nos difficultés de vie quotidienne, ne pourra pas se faire à partir de la seule argumentation en faveur de l'enrichissement personnel. Il a fallut beaucoup plus à nos ancêtres pour bâtir les cathédrales, les pyramides d'Egypte ou pour mener à bien les révolutions industrielles ou pour détruire l'ordre établi et mettre en place des régimes socialistes... C'est de foi dont il s'est d'abord agit, de foi religieuse. La Foi chrétienne, par exemple, a permis de construire Notre-Dame de Paris comme un grand vaisseau orienté vers l’Est, côté où le soleil se lève. La cathédrale est aussi en forme de croix pour rappeler celle du Christ qui sauve les hommes et les rassemble tous. Le roi Louis VII, l’Église, les notables de la ville et le peuple tout entier ont participé : les uns offrant de l’argent, les autres leur travail, leur savoir-faire. La première pierre fut posée en 1163 et la construction dura de nombreuses décennies. Autre exemple, le complexe pyramidal de Khéops est marqué par un savoir-faire et une qualité d'exécution remarquable. D'après les calculs de l'égyptologue Iowerth E. S. Edwards, sa construction a nécessité approximativement 2 300 000 pierres, pesant en moyenne 2,5 tonnes. Cela représente un travail considérable. Il a été avancé que ce chantier aurait fait travailler des équipes de 30 000 hommes, à rotation « quadrimestrielle », pendant une vingtaine d'années. Selon l'abbé Jean-Constant-François Delaplanche, auteur de l’ouvrage Le Pèlerin. Voyage en Égypte, en Palestine, en Syrie, à Smyrne et à Constantinople, 1875 : “Sans la foi dans l'immortalité, l'orgueil de l'homme n'aurait jamais conçu la pensée d'un travail si gigantesque”. Il a fallut aussi beaucoup de détermination, de courage et de conviction aux révolutionnaires du 20e siècle, que ce soit en Russie, en Algérie ou à Cuba...On pourrait facilement multiplier les exemples de ce type.

Tout ce passé témoigne de la nécessité de la foi en l'être humain. Même à travers un Dieu, c'est de l'Homme dont il s'agit puisque, selon la Genèse par exemple, Dieu est crée à l'image de l'Homme... On perçoit bien aujourd'hui que rien ne sera possible sans un minimum de solidarité entre les humains. Les grands problèmes de notre planète sont transnationaux : qu'il s'agisse de pollution, de climat, de développement, de ressources naturelles, de migrations,... Rien ne peut être résolu à l'échelle d'une seule nation. L'espérance en un monde meilleur ne peut se baser que sur un espoir de solidarité humaine, une tendance inverse à l'affirmation des égoïsmes nationaux à courtes vues qui tend à s'afficher de plus en plus partout. Il faut changer le monde, il faut cesser de laisser croître l'écart entre les riches et les pauvres, il faut cesser de laminer les classes moyennes, il faut arrêter le gaspillage des ressources naturelles, il faut adopter un nouveau paradigme de développement en choisissant le développement durable, il faut redonner aux Etats et Gouvernements le pouvoir de réguler la finance mondiale, il faut établir l'équité entre les hommes et les femmes,...

Comment pourrons-nous mener à bien un tel calendrier de réforme sans union entre les humains? Le vieil adage selon lequel « l'union fait la force » reste toujours d'actualité. Pour pouvoir se rapprocher les humains doivent retrouver deux qualités indispensables :

  • la foi en eux-mêmes, celle qui permet de formuler des grands projets, des projets impossibles à réaliser par une personne seule;

  • la solidarité entre les humains, celle qui, seule, permet la réalisation de grands projets car elle décuple les énergies disponibles.

Sans cela, il est à craindre que les égoïsmes se développant, notre monde ne finisse par s'écrouler sous les effets des forces divergentes qui déjà sont à l'oeuvre... Bien entendu, il faudra aussi se garder d'un autre écueil : l'intégrisme, cette déviation de la foi qui peut mener les êtres humains à se combattre au nom d'un Dieu ou d'un dogme afin d'asservir ceux qui n'appartiennent pas à la classe des élus...

Les grandes coalitions humaines qui, par le passé, ont pris différentes formes : syndicats, partis politiques, églises, religions, groupes révolutionnaires,... sont les ancêtres des rassemblements contemporains ou à venir, de ceux qui se manifestent déjà lors des soulèvements dans le monde arabe, des manifestations altermondialistes, ou des « Indignés », ou encore des mouvements écologistes...

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