mercredi 5 septembre 2012

Amère victoire


Le 4 septembre 2012, le Parti Québécois (PQ) a réussi une partie de son pari électoral en remportant l'élection législative québécoise et en se retrouvant en position de former le prochain gouvernement du Québec. Cette victoire est aussi un succès personnel pour Pauline Marois qui va endosser les habits de Premier Ministre. Elle sera la première femme à occuper ce poste au Québec. La participation de plus de 73% du corps électoral à cette consultation constitue une victoire pour la démocratie. Cette élection a, enfin, permis de se débarrasser du Premier Ministre Jean Charest qui avait rassemblé sur sa personne bien des raisons de mécontentement. Elle constitue, de ce fait, un motif de satisfaction pour les étudiants québécois qui avaient déclenché une grève historique contre l'augmentation des droits de scolarité voulue par le Parti Libéral du Québec (PLQ).

Comme prévu par les sondages, et souhaité par nombre de citoyens du Québec devenus méfiants par rapport aux politiciens, le gouvernement sera minoritaire. Cependant, on peut regretter que la répartition des députés de la future opposition à l'Assemblée nationale soit déséquilibrée. Elle est, en effet, constituée d'un bloc de représentants du PLQ (50) presque aussi nombreux que ceux du PQ (54), d'un groupe moins important de députés de la Coalition Avenir Québec (CAQ) (19) et de seulement deux représentants de Québec Solidaire (QS). Cette situation rendra très difficile pour le PQ la recherche de majorités au sein de l'Assemblée nationale puisque la droite (PLQ + CAQ) sera très largement majoritaire par rapport a la gauche (PQ + QS).

Si l'on examine de plus près les chiffres, il semble bien que le vote stratégique ait été choisi par une majorité de citoyens qui ont préféré donner leur voix aux deux « vieux partis » (PQ et PLQ) plutôt que de donner une chance à la rénovation du paysage politique québécois en donnant plus de poids aux deux « jeunes partis » (QS et CAQ).Le vote stratégique n'a pas été plébiscité puisque son application aurait donné naissance à un gouvernement majoritaire du PQ ou du PLQ. Mais la répartition asymétrique des partis dans l'opposition et le fait d'être en zone minoritaire montrent qu'un certain degré de stratégie a tout de même prévalu au moment du vote des citoyens québécois. Une telle attitude semble  ne déboucher que sur une alternance sans fin entre le PLQ et le PQ. Mais, en fait, elle pourrait coûter cher à ces deux partis dominants qui faute de pouvoir changer véritablement la situation socio-économique du Québec risquent d'accumuler les mécontentements des citoyens...

Le changement de fond du paysage politique du Québec reste encore à faire mais il est en marche...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire