jeudi 18 octobre 2012

Les pièges de la popularité en politique


Des sondages récents en France et au Québec montrent un affaiblissement du soutien des citoyens aux gouvernement socialiste de François Hollande d'une part et, au gouvernement péquiste (Parti Québécois) de Pauline Marois d'autre part. On peut s'étonner de cette déception exprimée par les citoyens, si l'on considère les actions réalisées dans une période de temps plutôt courte dans les deux cas.

En France, il a fallut faire face à l'héritage de cinq année de « sarkozisme », autrement dit, de néo libéralisme à tous crins, qui a surtout favorisé les citoyens les plus riches. Dans le même temps, il a été nécessaire de gérer la grave crise qui affecte l'Union Européenne. Au Québec, il fallait corriger les dernières mesures du gouvernement du Parti Libéral du Québec de Jean Charest qui mettaient à mal le monde universitaire et la démocratie notamment.

Dans les deux cas, les nouveaux gouvernements ne paraissent pas avoir démérites. Le président Français a tenu tête à la chancelière Allemande en parvenant à faire inscrire la croissance à l'agenda du « Traité européen ». Il a ramené les pays d'Europe du sud parmi les acteurs de l'Union contrairement à Nicolas Sarkozy qui s'était rapproché de la seule Allemagne. Sur le plan intérieur, il a présenté un budget qui est, certes un budget de crise, mais qui pénalise plus les riches que les classes moyennes et pauvres. En politique étrangère il a redonné de la crédibilité à la France en Afrique notamment...
Au Québec, dès sa nomination le nouveau gouvernement a aboli l'augmentation des droits d'inscription universitaires qui avaient soulevé la population. Il a aussi mis fin a la loi spéciale qui affaiblissait la démocratie québécoise, il a modifié, enfin, la « taxe santé » qui frappait uniformément tous les citoyens, pour la rendre plus progressive donc plus juste …

Bref, dans les deux cas ces gouvernements paraissent avoir agit dans le bon sens et dans l'intérêt du plus grand nombre de citoyens. On ne peut guère, dans ces conditions, s'expliquer leur perte de popularité autrement que par un réflexe singulièrement égoïste des citoyens. Tout se passe comme si ceux-ci ne prenaient en compte que leur seul intérêt personnel et oubliaient totalement l'intérêt général. Si quelqu'un ne bénéficie pas d'une amélioration rapide de son seul sort, alors il manifeste son mécontentement quoique fasse le gouvernement par ailleurs... Il y a là un signe d'individualisme caractéristique de nos sociétés modernes. Chacun n'appréciant que son seul intérêt individuel et se désintéressant du sort de ses concitoyens et plus généralement d'autrui... La perte des valeurs qui fondent une société harmonieuse, à savoir la solidarité, la générosité et l'empathie à créée une société individualiste et égoïste qui risque d'avoir du mal à mobiliser les énergies nécessaires à sa remise en état...

Les gouvernements ne devraient pour autant pas se laisser influencer par cette attitude frileuse des peuples et continuer a faire prévaloir l'intérêt général avant ceux des particuliers tout en mettant en place les réformes susceptibles de redonner aux citoyens le sentiment qu'ils appartiennent à un ensemble de personnes non limité à eux seuls ou à leurs proches... Dans cette perspective, la réforme de l'école notamment, devrait jouer un rôle privilégié.

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