Il semble pourtant légitime de se poser la question de savoir en quoi cette ingérence serait un droit ? Les récents évènements de l'actualité paraissent contredire cette affirmation. En effet, si l'ingérence est un droit alors, comment peut on justifier, qu'au nom de ce droit, certains Etats proposent d'intervenir militairement en Libye alors que, ces mêmes pays, n'ont jamais évoqués sérieusement l'intervention militaire en Côte-d Ivoire où, pourtant, les civils se trouvent être victimes de la folie des politiciens?
Un autre aspect de cette question peut soulever l'inquiétude. Il s'agit de l'asymétrie de ce "droit". En effet, les pays riches peuvent l'évoquer car ils possèdent les moyens militaires et financiers de le mettre en oeuvre. Cependant, quel pays en développement serait capable d'appliquer ce "droit" ? Imaginons qu'à l'époque ou la minorité noire était mal traitée aux USA, certains Etats africains aient fait appel a ce droit d'ingérence. Auraient ils eu quelques chances de pouvoir entamer une quelconque action à l'encontre des USA ? De même, si les pays du Maghreb avaient évoqué ce droit en face de la maltraitance de leurs citoyens en Europe, auraient ils été entendus ? En réalité ce "droit" ressemble plutôt au droit du plus fort. On en a d'ailleurs eu une preuve éclatante au moment de l'attaque de L'Irak par les USA.
Un autre point négatif de l'application de ce « droit » concerne la gestion des conséquences qui résultent de l'application de ce « droit ». Les exemples de l'Irak, de l'Afghanistan et bien d'autres encore, montrent qu'il ne s'agit pas de régler la seule question de l'intervention militaire mais qu'il convient, aussi, de gérer correctement la situation délicate qui s'en suit... Le "droit d'ingérence" apparaît alors plus comme un droit de désorganiser un pays, voire d'en piller les richesses....
Alors que faire ? Doit on assister impuissant aux massacres des civils innocents ? La réponse a cette question est loin d'être simple. Dans l'idéal, il conviendrait que le monde dispose d'une force d'intervention opérationnelle qui puisse être mise en action par une autorité internationale à la demande des Etats quelque soit leur niveau de développement. Cette façon de faire est proche de la force militaire des "Casques bleus" placés sous le contrôle de l'ONU. Cependant, on doit reconnaitre que la mise en oeuvre de cette force internationale n'est pas aisée, notamment car elle requiert l'accord de nombreux pays et que le consensus reste difficile à obtenir....
Dans ce domaine, comme dans bien d'autres, il est mieux de prévenir que de guérir. Aussi je plaide pour une intégration aussi poussée que possible des Etats, selon l'exemple de l'Union Européenne. En effet, le rapprochement des pays et l'abolition des frontières, sont d'excellents moyens d'éviter les conflits nationaux, régionaux et internationaux. Il est probable que si la Libye avait réussi son projet d'intégration avec la Tunisie alors, le colonel Kadhafi n'aurait sans doute pas eu les mêmes facilités pour sévir à l'encontre du peuple Libyen....
En ce qui concerne les missions des Casques bleus pour éviter les génocides et autres massacres, on peut noter qu'elles étaient présentes au Rwanda et en Bosnie-Herezégovine sans avoir prévenu quoi que ce soit des massacres, et qu'en Côte-d'Ivoire on trouve aussi des Casques bleus...
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