Les récents évènements survenus au Japon m'inspirent quelques réflexions. La première est que la quasi totalité des morts et des disparus sont liés directement au tsunami et non pas au tremblement de terre, ni à la centrale nucléaire de Fukushima. En d'autres termes, en l'absence du tsunami, le tremblement de terre, à lui seul, n'aurait causé que de faibles dégâts matériels, la centrale nucléaire et la plupart des bâtiments ayant bien résisté aux secousses. Or, paradoxalement, les médias se concentrent aujourd'hui sur les craintes de futures éventuelles catastrophes nucléaires au point que, parfois, ils semblent même en oublier que des milliers de personnes sont dans une grande détresse et qu'elles auraient un immense besoin d'aide matérielle et morale. Entretenir la « psychose nucléaire » ne peut guère qu'aggraver le drame qu'elles vivent. Cette attitude me semble critiquable d'autant plus que, jusqu'à maintenant, le « risque nucléaire » a été contrôlé efficacement par les techniciens et ingénieurs. J'ai le sentiment que certains antinucléaires utilisent cette catastrophe aux fins de valoriser leur point de vue. Il y a là une attitude moralement condamnable car elle tend à détourner l'attention de l'opinion publique du véritable drame humain qui se joue au Japon.
Je crois qu'en toute chose, la diversité est préférable à l'uniformité. C'est pourquoi, en matière de production énergétique je reste partisan de la diversification des sources de production énergétique. Je ne défends donc pas le « tout nucléaire » notamment. Cependant, il faut cesser de faire peur à l'opinion publique avec cette énergie qui présente, comme toutes les autres, des avantages et des inconvénients. Ne mettre en avant que les risques de l'énergie atomique revient à minimiser ceux qui sont associés aux autres types de production d'énergie. Le risque nucléaire est contrôlé et, à l'exception de la catastrophe de Tchernobyl, cette énergie n'a guère causée de dégâts importants dans le monde. On pourra objecter qu'il demeure la question problématique de la gestion des déchets nucléaires, mais la aussi la science apporte des solutions de plus en plus performantes. Par exemple, les derniers modèles de réacteurs nucléaires européens, de type EPR, emploient un combustible fabriqué en partie à partir du plutonium de retraitement et de l'uranium appauvrit obtenu lors de l'étape d'enrichissement. Il n'en va pas de même des autres énergies fossiles. Le charbon, toujours très utilisé pour la production d'électricité, est une source considérable de pollution atmosphérique (gaz à effet de serre). Le pétrole n'est pas en reste, surtout si l'on considère les exploitations de schistes bitumineux...
Le risque fait partie de la vie quotidienne des humains. L'objectif vital est de maîtriser le mieux possible ces risques. Ainsi, peut-on imaginer l'existence d'un mode de transport sans risque ? Que ce soit au temps des diligences ou, aujourd'hui avec les avions les plus modernes, il y a toujours eu des risques pour l'être humain à emprunter un moyen de transport. Le progrès consiste précisément à minimiser ces risques. Vue sous cet angle, l'énergie nucléaire est exemplaire car elle fait appel à des outils techniques et scientifiques très complexes et que, de ce fait, elle reste toujours très proche de la recherche scientifique et peut donc bénéficier rapidement des dernières avancées de celle-ci.
Il apparaît que le combat contre l'énergie nucléaire est un combat contre la Science, à l'image de ceux qui ont tenté d'arrêter la fabrication des premières bombes thermonucléaires. L'arme atomique est une arme de dissuasion qui a évité ou écourté bien des conflits. En outre, elle n'a jamais été utilisée pour faire de l'ingérence. Elle n'a été utilisée qu'une fois dans un contexte particulier d'état de guerre et par un Etat qui en possédait le monopole. Elle a permis à l'humanité de mieux prendre conscience de l'inutilité de certaines guerres au point, qu'aujourd'hui, les Etats possesseurs de ce type d'arme sont engagés dans une phase de réduction de leur arsenal nucléaire...
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