Les récents sondages réalisés dans le cadre des prochaines élections fédérales au Canada, révèlent une poussée du Nouveau Parti Démocrate (NPD) qui pousse les analystes politiques à se pencher avec attention sur l'évolution du paysage politique dans ce pays. Le parti de Jack Layton, en effet, était jusqu'alors considéré comme un petit parti qui se plaçait systématiquement après les partis les plus importants que constituent le Parti Libéral, le Parti Conservateur et le Bloc Québécois (BQ) pour le Québec. Depuis la création de la Confédération canadienne en 1867 deux partis ont été porté au pouvoir alternativement au Parlement fédéral : le Parti Conservateur et le Parti Libéral. Le NPD, comme « Les Verts », n'ont jamais remporté suffisamment de sièges à la Chambre des Communes pour pouvoir diriger le pays. Quand au Bloc Québécois, ne présentant des candidats que dans la province de Québec, il ne pourra jamais gouverner au niveau fédéral.
Les sondages indiquent d'une part, que le NPD, au plan fédéral, ferait jeu égal avec le Parti Libéral mais que, d'autre part, il dépasserait le Bloc Québécois au Québec, ce qui ne s'était jamais produit auparavant.
Comment expliquer une telle évolution ? Il est certain qu'un sondage n'est qu'un regard instantané sur les intentions de votes et que rien ne peut s'en déduire de définitif tant que les élections n'ont pas eu lieu. Cependant, il y a là une tendance qui mérite d'être approfondie si l'on souhaite mieux comprendre les souhaits des citoyens.
Pour ma part, je vois plusieurs facteurs qui peuvent intervenir dans l'explication de cette évolution :
La recherche du changement dans le paysage politique : la sempiternelle confrontation entre les deux « grands » partis qui ont accaparés le pouvoir depuis le début de la Confédération, à savoir, les Conservateurs et les Libéraux, conduit les électeurs à se tourner vers le « troisième parti », le NPD, incarné par Jack Layton. Ce parti n'a jamais gouverné mais il présente un programme qui par bien des côtés, notamment par son volet social, a de quoi satisfaire les souhaits des plus démunis;
La perte de confiance envers les politiciens : à force de promesses non tenues au fil des élections, les citoyens se détournent de ceux qui ont incarnés le pouvoir et dont l'attitude a permis de laisser croire qu'ils défendaient plus leur « place au soleil » que l'intérêt général. Cette méfiance se traduit également par une montée de l'abstention au cours des élections récentes;
Au Québec, la perte d'influence du Bloc québécois me paraît de plus liée à l'usure de l'image d'un homme : Gilles Duceppe qui tient le rennes du Bloc depuis 1996. La présence du Bloc à Ottawa était censé favoriser le projet souverainiste québécois. Aujourd'hui, il est clair que ce projet a avorté et que le Bloc n'a rien pu faire pour le faire avancer. Dès lors, il est légitime que les électeurs du Québec s'interrogent sur le sens de leur représentation au Parlement fédéral. N'auraient-ils pas plus de chance de voir leur revendications sociales entendues s'ils étaient représentés par un parti susceptible de prendre le pouvoir ? Si la régression du BQ s'avère, il faudra alors que les politiciens et les analystes s'interrogent aussi sur le projet souverainiste lui-même et sur les perspectives du Parti québécois au Québec. En effet, il est toujours dangereux de s'entêter dans une voie sans issue. Si les souverainistes veulent vraiment faire l'indépendance du Québec, il faudra qu'ils se décident à la faire dès qu'ils seront au pouvoir sans recommencer les atermoiements du passé... Il se peut, enfin, que comme cela avait été le cas au Québec pour l'élection de Lucien Bouchard en 1996, les récents déboires de santé de Jack Layton aient contribués à accroitre sa popularité auprès des québécois...
http://www.youtube.com/watch?v=ScmOGlAb0pg&feature=player_embedded
RépondreSupprimerLa théorie de l'évolution de Darwin est à la base de l'explication de la survie de l'humanité. L'évolution est partout y compris dans la politique et la refuser c'est aller à l'encontre de ces millions de citoyens qui veulent du changement dans la façon de faire la politique. On ne peut dire vouloir changer les choses tout en continuant à prôner le statut quo...Le faire c'est aller dans l'impasse et vers des troubles autrement plus graves...
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