Une différence culturelle essentielle entre le Canada, le Quebec, l'Amérique du Nord, d'une part et la France, voire l'Europe, d'autre part, se manifeste au travers de l'attitude des citoyens par rapport à la grève dans un cadre professionnel.
Le Français qui arrive au Québec est surpris par la façon dont la grève est conduite ici. Quelques grévistes munis de pancartes défilent calmement sur le trottoir devant leur lieu de travail, en prenant bien soin de ne déranger personne. Déjà il y a là une différence de taille, lorsqu'on pense aux cortèges bruyants, aux occupations de locaux et, parfois, aux blocages de la circulation qui sont fréquemment observés dans ce contexte en France par exemple. Mais la différence ne se limite pas à cette observation. En effet, au Canada il est possible pour l'employeur de forcer les travailleurs à reprendre le travail en faisant voter, par le parlement, une loi dite « spéciale » qui ordonne aux travailleurs de reprendre leur activité. Une fois cette loi votée, tous les travailleurs reprennent le travail sans tarder alors même s'ils ne sont pas d'accord avec les termes de l'accord qui leur est imposé... Il y a encore un autre comportement qui peut surprendre un Européen. En effet, pendant toute la durée de la grève, seuls les travailleurs concernés sont mobilisés. Il n'y a, généralement, aucune solidarité qui se manifeste de la part des autres travailleurs appartenant à d'autres branches professionnelles. Ce fut le cas récemment encore dans le cas de la grève des postiers au Canada.
On imagine mal certains gouvernements européens mettre fin aux mouvements de grève en faisant voter une simple loi par le parlement. S'il en était ainsi les gouvernements grecs et espagnol, par exemple, n'auraient pas manqué de procéder de cette façon.... Il est clair que la culture est partout et qu'elle peut entrainer des différences comportementales qui peuvent surprendre...
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