dimanche 28 août 2011

The future World Film Festival...


Il est régulièrement question dans les médias de l'anglicisation de plus en plus forte de la métropole québécoise qu'est Montréal. Cette question suscite régulièrement des polémiques alimentées, notamment, par la difficulté qu'il y a à quantifier précisément ce phénomène de développement de la langue anglaise. Je voudrais ici apporter une pierre à ce débat en me référant au 35e Festival des Films du Monde (FFM) qui s'est tenu à Montréal du 18 au 28 août 2011.

Je propose que le prochain FFM change de dénomination pour bien marquer sa tendance à devenir de plus en plus unilingue anglophone. Il pourrait désormais devenir The « World film festival » (WFF). Ce changement ne ferait qu'entériner la situation actuelle de ce festival, dans laquelle le français est quasiment réduit à la portion congrue. Je me suis livré à une simple statistique : sur les quelques 997 séances programmées dans le catalogue de ce festival, j'ai relevé 217 séances au cours desquelles étaient présenté un film en langue française ou un film sous-titré dans cette langue. Cela représente donc moins de 22% de l'ensemble des séances. Bien entendu, la très grande majorité des films sous-titrés le sont en anglais. Pour un festival bilingue français-anglais qui se tient dans un pays bilingue et dans une ville francophone, il me semble qu'un pourcentage minimum de 50% de séances en français serait justifié...

Compte tenu de cette tendance qui s'affirme toujours plus d'années en années, je pense qu'il devient ridicule de continuer à vouloir conserver une façade bilingue français-anglais à ce festival. Il serait plus économique de supprimer les interprètes bilingues pour les remplacer par des présentations dans la seule langue anglaise. Il est, en effet, sans fondement de faire des présentations en français et en anglais, alors que les films sont pratiquement tous sous-titrés dans la seule langue anglaise... La suppression totale du sous-titrage en français viendrait, en outre, renforcer les économies possibles. Il serait aussi possible de réaliser des économies substantielles sur la documentation associée en la rédigeant dans la seule langue anglaise... Cette façon de faire pourrait, en outre, attirer encore plus de spectateurs anglophones et augmenter les bénéfices escomptés par les organisateurs...

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