lundi 1 août 2011

Pour une culture de la prévention, contre celle du gaspillage

Le récent effondrement qui s'est produit dans le tunnel Ville-Marie à Montréal vient, entre autres choses, rappeler aux Américains du nord l'impérieuse nécessité de développer la prévention dans tous les domaines. La conception, généralement en vogue dans cette partie de l'Amérique, selon laquelle un système performant d'intervention en urgence suffirait à régler les problèmes est prise en défaut régulièrement. Cette façon de penser est, par exemple, source de difficultés dans le domaine de la santé où les services d'urgence des hôpitaux sont constamment débordés par suite de la faiblesse de la médecine préventive. Ce dernier type d'intervention médicale requiert, en effet, une meilleure accessibilité au corps médical, ce qui n'est toujours pas le cas actuellement. Au Québec, par exemple, on évalue à environ deux millions de personnes le nombre de ceux qui n'ont pas de médecins de famille...

Le défaut de prévention est a l'oeuvre dans beaucoup d'autres champs. Ainsi, le réseau de distribution de l'eau potable à Montréal n'a pas été entretenu de façon régulière et doit, aujourd'hui, être remplacé presque en totalité, entrainant de gros problèmes de circulation automobile dans la ville. Il est légitime de penser que l'effondrement qui s'est produit dans le tunnel Ville-Marie aurait pu être évité si les services d'entretient des structures de circulation avait procédé à une maintenance régulière de la structure du tunnel... Cet accident se produit après une liste inquiétante d'évènements semblables : effondrement du Viaduc du Souvenir en 2000, effondrement du Viaduc de la Concorde en 2006, menaces d'effondrement de l'échangeur Turcot, des ponts Mercier et Champlain...

D'une façon plus générale, la mentalité des Américains du nord en matière de modèle de développement doit être révisée, voire révolutionnée. Le gaspillage à outrance qui est encore trop souvent pratiqué, doit être abandonné au profit de l'économie par l'appel à plus de prévention notamment. On ne peut plus continuer à perdre des quantités importantes d'eau potable dans les fuites du réseau de transport et à cause de l'absence de compteurs d'eau. Il n'est plus possible de continuer à dépenser sans compter l'électricité en la maintenant à un prix trop bas qui pousse les consommateurs à ne pas faire l'effort de l'économiser. On ne doit plus continuer à consommer l'essence à outrance en favorisant l'achat d'automobiles avec des moteurs très gourmands, en laissant tourner les moteurs à l'arrêt pendant des heures, comme on le voit trop souvent dans les rues de Montréal... On ne peut plus continuer à jeter la nourriture alors qu'elle est encore consommable. On ne peut plus saturer les poubelles d'emballages de plastiques, de cartons ou de papiers, fabriqués a partir de produits pétroliers ou de bois...

Même les interventions des pompiers et des policiers sont souvent « surdimensionnées », en effectifs et en matériels, par rapport aux évènements en cause. Il n'est, en effet, pas rare de voir un nombre important de camions de pompiers mobilisés à propos d'un incident minime, ou même plusieurs voitures de police déplacées pour un simple incident de circulation. Bien entendu, les moteurs des véhicules restent en marche en permanence...

En un mot, l'éducation à la prévention et à l'économie doit être encouragée pour, progressivement, faire diminuer la gabegie ambiante ainsi que pour améliorer le fonctionnement de la société en pratiquant moins souvent des interventions en urgence....

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