mardi 15 mai 2012

Le choc des images

Pendant que la télévision nous montrait le nouveau President de la République Française rendant hommage, le 15 mai, à Paris, à Jules Ferry le père de l'instruction publique laïque, gratuite, et obligatoire, cette même télévision, sur une autre chaine, nous montrait des images d'une charge policière contre les étudiants grévistes devant le Collège Lionel-Groulx à Sainte-Thérèse au Québec. En effet, l’escouade antiémeute de la Sûreté du Québec a été appelée en renfort ce matin sur le terrain de ce Collège, situé dans les Laurentides, où une centaine de manifestants empêchaient 53 étudiants de se rendre à leurs cours. Depuis 14 semaines maintenant, le Gouvernement québécois du Premier Ministre Jean Charest est contesté par les étudiants et les collégiens pour avoir pris la décision d'augmenter les droits de scolarité dans les universités. Les manifestants refusent de se plier à cette exigence et réclament la gratuité ou, au moins, le gel de ces droits. Il y a parfois des coïncidences évènementielles redoutables... D'un côté de l'Atlantique, un président de la république rend un hommage appuyé à l'instruction publique, à ses personnels et, au rôle primordial de cette vénérable institution pour la formation des cadres de la Nation. Il insiste sur la priorité qui doit être donnée à la formation par rapport à la finance. François Hollande a tenu, pendant cette première journée de son quinquennat, à souligner symboliquement l'importance de l'école, de l'université, des grandes écoles, des professeurs et des chercheurs pour assurer un développement harmonieux du pays. Il a indiqué notamment dans une allocution : "Je veux que [l'école] retrouve tous les moyens d'être fidèle à sa vocation, je veux lui redonner confiance en elle-même, sa foi dans ses propres capacités, sa volonté d'être conforme à notre histoire et à ce qu'exige notre avenir. L'école a besoin de réformes, elle attend aussi de la considération de la nation et elle appelle le soutien de l'Etat." Ce n'est pas en réprimant les étudiants et les collégiens que l'on fait avancer un pays mais bien en  aidant la jeunesse à s'instruire, à progresser, en favorisant la diffusion des savoirs, l'innovation et la recherche. Miser sur la formation des jeunes, en période de crise notamment, c'est préparer l'avenir, c'est se donner les moyens de sortir de l'impasse dans laquelle le monde a été placé par la cupidité des forces néolibérales. Ce qui est vérité d'un côté de l'Atlantique ne peut être fausseté de l'autre côté...

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