La diversité est une donnée intrinsèque à la nature et à l’être humain en particulier. On note régulièrement dans les médias la crainte de la disparition des espèces animales et végétales, des langues, des cultures etc…. A l'initiative du Président de la République Française, monsieur Jacques Chirac, une conférence internationale réunit à Paris en janvier 2005, responsables politiques et experts scientifiques. La capitale française accueillit en grande pompe, au siège de l'Unesco, les participants venus débattre autour du thème «Biodiversité : science et gouvernance». Le voeu officiel de cette manifestation, porté par Jacques Chirac, est de faire en sorte que la science se traduise vite en gouvernance. Cependant, il est très rare que les médias fassent état de la création simultanément d’une certaine diversité. La mesure de la création simultanée de nouveaux éléments de cette diversité devrait aussi constituer une phase du traitement raisonné de la question. Faute de procéder à cette double mesure, les décideurs risquent de baser leur action sur un socle peu réaliste et en déduire des politiques inefficaces. Il n’est pas fréquent, par exemple, de noter que la disparition de langues se produit en même temps que l’apparition de nouvelles langues, de nouveaux moyens d’expression (argots des banlieux, languages spécifiques des SMS, des courriels, apparition de nouveaux créoles (globish, spanglish,…). De même, dans la nature, de nouveaux virus font leur apparition, des espèces mutent. Les mutations spontanées, généralement rares et aléatoires, constituent la principale source de diversité génétique, le moteur de l'évolution.…. La diversité existe également au plan sociologique : les conflits ethniques ou religieux qui menacent le monde contemporain, peuvent aussi être interprétés comme des manifestations de résistance des êtres humains aux supposées tentatives d’hégémonie de tel ou tel autre groupe culturel ou religieux. La question de la place de l’individu dans la société fait aussi apparaître des différences évidentes de point de vue. La question importante me semble plutôt relever de l’établissement d’un certain équilibre entre la disparition et l’apparition des éléments caractéristiques de la diversité mondiale. Il est certain qu’atténuer la vitesse de disparition de la biodiversité est une façon efficace de maintenir la diversité. De façon plus générale, la diversité est une donnée de base de notre monde. Elle est présente aux plans ethnique et linguistique, environnemental, philosophique, institutionnel, économique, culturel, sociologique, etc. Toutes ces constatations, si elles ne viennent pas faire disparaître totalement la menace de disparition de la diversité dans le monde, m’apparaissent comme des témoignages de l’importance fondamentale de la diversité pour la nature et pour les humains.
En conséquence, définir l’identité d’un humain ou d’une collectivité humaine comme unique ou déterminée de façon univoque, nous apparaît comme une erreur fondamentale.
Il est d’ailleurs tout aussi erroné de vouloir bâtir le monde sur le modèle d’un système politique unique qui serait la démocratie occidentale. L’uniformité en cette matière ne fonctionne pas comme le prouve toute l’histoire du monde contemporain et notamment les tentatives de copier, dans pays anciennement colonisés, le modèle démocratique occidental. Dans ce domaine, la diversité est aussi une nécessité. La France, elle-même, au travers des adaptations rendues possibles par la réglementation instituée au profit des collectivités territoriales, permet d’introduire une certaine dose de diversité au sein de l’unité de la République. Le débat récent qui précèda la consultation sur l’évolution statutaire dans certains Départements d’Outre-mer (Martinique, Guyane,…) est un témoignage de cette évolution.
En outre, la mondialisation accélérée dans laquelle la planète se trouve actuellement ne peut que catalyser la formation de ces identités multiples ou plurielles qui sont, naturellement, celle des êtres humains.
Les politiciens contemporains ne semblent pas encore avoir intégré cette donnée dans leurs programmes. Ainsi, il est clair que tout projet politique qui aujourd’hui serait fondé sur une simple définition univoque de l’identité me semble voué à l’échec. Le problème de l’intégration des émigrés et, notamment des musulmans, au sein des communautés fondées sur d’autres religions est un exercice délicat. Le communautarisme qui juxtapose les identités, tout comme son opposé, l’assimilationnisme qui vise à fondre les identités en une seule sont condamnés à l’échec. La premiere approche, parce qu’elle créee des « murs identitaires » qui ne permettent pas la création d’une identité commune plurielle, la seconde approche, elle, nie les identités particulières pour imposer une identité étrangère… L’identité plurielle doit pouvoir être choisie librement par les individus et, pour cela, ceux-ci doivent être placés dans un environnement qui permet, à tous les égards (politique, sociologique, culturel, religieux,…), une certaine liberté de choix. Il est clair que le réglage fin de cette liberté est complexe. En effet, le « curseur de la liberté» ne peut être poussé trop loin sous peine de déboucher sur le communautarisme, ni pas assez loin sous peine de ne permettre que l’assimilation…
lundi 22 février 2010
La dialectique diversité-identité dans le contexte de la mondialisation
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire