En réalité, ce qui me gène chez les Verts, c'est simplement le fait de s'être constitués en partis politiques, d'avoir utilisé une discipline scientifique, l'écologie, qui par nature, intervient dans pratiquement tous les champs de la vie quotidienne, pour en faire la base et la raison d'être d'un parti politique. La comparaison la plus évidente qui me vient à l'esprit est celle qui pourrait être faîte à partir des sciences économiques. Devrait-on, aussi, mettre en place un « parti économique » à l'image des partis Verts ? La réponse est négative et, effectivement, un tel parti n'existe nulle part, pas plus qu'il n'existe un « parti des sciences physiques ». L'économie est une discipline qui intervient dans pratiquement toutes les activités humaines et, à ce titre, elle est prise en compte par l'ensemble des partis politiques, de la gauche à la droite. Il me semble que la situation de l'écologie est comparable. Cette discipline est, aujourd'hui plus qu'hier, au coeur de toutes les activités humaines et elle devrait donc, comme l'économie, être prise en compte au sein des programmes politiques de tous les partis plutôt que d'être en quelque sorte marginalisée au sein d'un parti spécifique. Procéder de cette façon me paraît contre productif, car on tend à présenter les problèmes sous un angle plus écologique que réel et, en conséquence, on tend à enlever de la portée aux solutions qui prennent en compte la protection de l'environnement. Cette dernière question concerne tous les citoyens et donc tous les partis politiques. Elle ne devrait pas être accaparée par un parti spécifique. En procédant ainsi, je crains que l'on enlève de la crédibilité aux solutions respectueuses du développement durable. Un simple exemple : l'exploitation des gaz de schiste ne concerne pas les seuls partis Verts. Elle est liée à la politique énergétique d'un pays et doit donc intéresser tous les partis.
Il est possible que la prise de conscience par les citoyens de l'importance de l'écologie pour l'avenir de la planète ait pu nécessiter la mise en place des partis Verts dans le passé, mais de nos jours, les citoyens semblent avoir bien intégré cette notion dans leur raisonnement et, à mon avis, l'écologie ne devrait plus être qu'un volet particulier des programmes politiques des partis généralistes comme le sont, par exemple, l'économie et la culture, ceci pour le plus grand profit de l'écologie... En conséquence les partis Verts devraient s'effacer...
On a quand même vu, aux dernières élections fédérales que l'écologie, qui, tous en conviennent, enfin tous les instruits du monde, est le problème central de notre civilisation, n'a pris au fond que la portion congrue de toutes les 'belles promesses' des partis politiques. Du «lip service» comme on dit en anglais, des propos creux qui ne mobilisaient personne. Mettez-moi ça sous le tapis.
RépondreSupprimerQui donc parlera pour les écologistes si les partis verts disparaissent?
[ Qui donc parlera pour le Québec si le Bloc venait à disparaître... Curieuse résonance... ]
La vérité est que personne ne veut entendre parler d'écologie [pas plus que du Québec dans la fédération canadienne!], aucun risque que cela devienne une préoccupation électorale.
Au fait, le petit livre de Hervé Kempf «Pour sauver la planète, sortez du capitalisme» (2010) est un bel essai sur un possible projet de société pour le futur, donc pour un parti écologiste, puisqu'il faut bien y mettre un nom.
Mais... aucun risque qu'on en fasse un projet de société porté par un parti traditionnel. AUCUN! Et pourtant, peut-on prendre une autre voie?