dimanche 15 mai 2011

Si « la Pelée » m'était contée

Je viens de terminer la lecture du premier roman de l'auteur martiniquais Léo Ursulet, « Le bonheur l'attendait ailleurs » qui vient d'être publié aux Editions AGATHE (Schoelcher, Martinique, France). Ce livre fait suite à la publication par le même auteur, en 1997 aux Editions l'Harmattan (Paris, France), de sa thèse de doctorat en Histoire, soutenue devant l'Université des Antilles et de la Guyane dont le titre était « Le désastre de 1902 à la Martinique ».

Ce roman se lit avec intérêt du début à la fin sans que l'ennui ne nous gagne jamais. L'intrigue tient en haleine et le style est limpide et agréable. L'ouvrage est d'autant plus instructif à lire qu'il contient une mine d'informations sur un évènement que beaucoup de gens pensent bien connaitre. Tout se passe comme si ce roman était nourri par la thèse de doctorat qui a précédé son écriture. En fait, sa lecture permet de vivre avec force détails les malheurs endurés par la population martiniquaise, et singulièrement par les habitants de la ville de Saint-Pierre en cette année 1902. On comprend mieux leurs souffrances et la vie difficile qu'ils ont eu jusqu'au clash final...

Le livre présente aussi l'intérêt de nous livrer une mine de données objectives recueillies au cours des travaux de recherche de l'auteur. Il ne s'agit donc pas simplement d'une oeuvre de fiction mais bien d'une sorte de « roman réaliste » dont l'intrigue imaginaire vient se superposer à des faits réels, permettant d'évoquer un univers qui a existé au travers d'un scénario fictif... Si l'on peut douter de l'existence effective de l'héroïne Louise, on sait que la chronologie des évènements, la description des lieux, le comportement des personnalités publiques... le tout est minutieusement exact et décrit avec une grande précision.

En lisant ce roman, on perçoit, contrairement à une croyance répandue, que les quelques 28000 morts engendrés par l'éruption de la montagne Pelée n'ont pas eu une fin brutale mais plutôt une longue agonie...

Léo Ursulet nous livre ici un très beau livre qui nous permet de revivre l'ambiance générale de la ville de Saint-Pierre, une capitale qui jouissait alors d'une certaine avance en matière d'infrastructures au point qu'on l'avait baptisée du surnom de « Petit Paris ». Je recommande donc vivement la lecture de cet ouvrage.

2 commentaires:

  1. LABOSSIERE Cecile16 août 2012 à 06:05

    La lecture achevée de l'ouvrage « Le bonheur l'attendait ailleurs » de Léo Ursulet, me laisse sans voix et sous le coup d'une réelle émotion.


    Issue d'une famille depuis fort longtemps implantée à Saint-Pierre en Martinique (se reporter à ma généalogie accessible sous le lien http://gw1.geneanet.org/frangipanier?lang=fr), je suis en même temps que descendante collatérale de Marie Laboissière épouse de Jean Dumas, personnages cités dans l'ouvrage, fille de René Labossière né à Fort-de-France au tout début de l'année 1900. Autant de raisons pour qu'aucune anecdote ici évoquée, aucun mot écrit, aucun nom cité, rien ne me laisse indifférente.


    En plus du fait qu'il soit extrêmement agréable à lire, aussi dynamique en dépit du contexte des évènements retracés, que dense en informations et détails, son contenu représente un remarquable travail de mémoire et de recherche, aussi précieux qu'époustouflant, qui me laisse aussi admirative que véritablement ...éclairée sur la survenue, le déroulement, les lourdes conséquences et répercussions de ce drame martiniquais.


    Certes « un livre lanterne qui éclaire des vies parties », mais aussi et pour les mêmes raisons, qui pourrait bien jouer un rôle ...libératoire pour certains de nos contemporains Martiniquais. En les aidant à dissiper un certain vague à l'âme, à moins qu'il ne s'agisse d'un forme de mal-être, aussi présent, que réel, que latent, que pour certains d'entre eux profondément enfoui en leur être profond. Issu peut-être, sans doûte, de non-dits successifs, d'impossibilité à exprimer spontanément et naturellement les choses parfois les plus simples de la vie...


    Par ailleurs, autant de questions qui l'étaient pour moi jusqu'à la lecture de ce livre, le sont déjà beaucoup moins à la lumière de l'immense travail accompli par Monsieur Léo Ursulet.


    Enfin, s'il était un ouvrage à côté duquel je n'aurais jamais voulu passer, ce serait bel et bien « Le bonheur l'attendait ailleurs ».

    Et s'il était une invitation qu'il me serait permis de faire à chaque Antillais, chaque Martiniquais, ce serait de lire ce livre en toute priorité...


    Merci infiniment Monsieur Ursulet.

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    1. Merci pour ce commentaire élogieux que j'ai transmis à l'auteur. Je suis d'accord avec vous ce livre mérite d'être lu. jp

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