J'ai regardé le 23 mai 2011, sur la chaine de télévision canadienne RDI, un reportage sur l'aménagement en cours de la rivière « La Romaine » dans la grande région de la Côte-Nord du Québec. Hydro-Québec, la compagnie nationale d'électricité du Québec, est en voie de construire quatre grands barrages sur cette rivière pour produire de l'hydroélectricité qui sera en majeure partie revendue aux Etats-unis d'Amérique, puisque la production actuelle est déjà excédentaire pour la province de Québec.
Ce qui m'a choqué dans ce projet est la destruction du site qui en résultera. Le trajet de ce cours d'eau est, en effet, d'une très grande beauté, avec des paysages à couper le souffle, des forêts, des rapides, des chutes d'eau, des vallonnements, de grands espaces, une faune... qui mériteraient d'être protégés en en faisant un Parc naturel. Ces paysages, on le sait aujourd'hui, sont, en outre, un patrimoine susceptible d'être exploités pour le tourisme et l'éducation...
Dans le contexte contemporain de réduction de la biodiversité mondiale, de réchauffement climatique, de pollution généralisée... on ne peut que regretter que le Québec ne tente pas de sauvegarder ces espaces naturels au lieu de les détruire pour quelques poignées de dollars. D'ailleurs, même en se limitant à un plan économique, il n'est pas certain que ce projet soit rentable puisque, par exemple, les Etats-unis d'Amériques se proposent d'acheter l'électricité produite à un coût de 6 centimes le KWh alors que le coût de production de cette électricité est évalué à environ 10c le KWh.
Sur le plan environnemental, on sait, d'autre part, que l'ennoiement des forêts nécessité par les constructions des barrages sera une cause de production de gaz à effet de serre par la décomposition des matières organiques qui s'en suivra. Cet effet de pollution induite a d'ailleurs conduit plusieurs pays (Brésil, Chine,...) à revoir à la baisse leurs projets de construction de barrages hydroélectriques. Bien entendu, ces effets néfastes seront plus importants en région tropicale que dans les régions nordiques mais ils demeurent néanmoins. Ces constructions entraineront aussi une destruction de la faune et de la flore qui viendra accentuer la diminution de la biodiversité mondiale.
Lorsqu'on considère cette réalisation à l'éclairage des autres dossiers environnementaux menés par le Québec dans les domaines de l'amiante, des gaz de schiste, du pétrole sous-marin, de l'uranium,... on ne peut qu'être inquiet de cette volonté de recherche de profit à court terme. Le Québec a la chance de posséder un territoire immense sur lequel les ressources favorables au développement durable sont légions : eau, vent, soleil, géothermie,... La « Belle province » aurait tout à gagner à s'orienter résolument vers la mise en oeuvre des énergies renouvelables, de devenir un leader en ces domaines, plutôt que de s'entêter à poursuivre dans des voies dépassées...
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