Que ce soit en France (mais aussi aux Etats-Unis-d'Amériques) il est désormais clair que les élections présidentielles présentent plus d'inconvénients qu'elles ne présentent d'intérêt.
Si l'on considère le cas de la France, le dernier mandat du Président Sarkozy aura permis aux citoyens d'être confirmés dans leur opinion sur l'inefficacité présidentielle. Les belles promesses du candidat Sarkozy faites dans le courant de la précédente campagne présidentielle, en 2007, se sont quasiment toutes envolées en fumée. Pensons, par exemple, à la promesse de "travailler plus pour gagner plus" qui, au bout de cinq ans de présidence « Sarkozienne », s'est conclue en perte de pouvoir d'achat généralisée. Pour le sociologue Jean Viard, proche du Parti socialiste, cet indicateur n'a augmenté que de 1,2% en 2010 contre 1,6% en 2009. Le candidat Sarkozy se présentait pourtant comme le « candidat du pouvoir d'achat » en 2007. Quand au chômage, il est passé de 8,4% en 2007 à 9,4% fin 2011, soit à peu près sur la durée du mandat présidentiel.
L'inefficacité gouvernementale face aux délocalisations des emplois en est un autre exemple manifeste. Les questions du contrôle de l'émigration et de l'amélioration de la situation des banlieues ont constitués des échecs patents de la politique gouvernementale. Le fameux "kärcher" de Sarkozy ressemble bien plus à de la "poudre aux yeux" qu'à de réels changements dans l'évolution des banlieues françaises. Il serait possible d'allonger facilement cette liste d'échecs...
Les électeurs sont de plus en plus persuadés de l'impuissance des chefs d'Etat dans le monde moderne. Ils sont conscients que le pouvoir appartient désormais aux puissances financières, aux célèbres « marchés financiers » dont les médias nous entretiennent quotidiennement. Ces nouvelles puissances peuvent, elles, prendre des décisions sans avoir à rendre de comptes aux Etats, même si les conséquences de ces actions ont des effets supra nationaux. La question de la délocalisation des emplois en est un exemple flagrant.
Il faut aussi considérer l'impact négatif de cette élection au regard de la construction européenne. En effet, pendant toute la campagne électorale et même au delà, les débats politiques se focalisent sur des problématiques et des enjeux nationaux, comme si l'Europe n'existait plus et comme si la France était totalement maitresse de son destin. On connait, pourtant, l'emprise des instances de l'Union Européenne (UE) sur les décisions gouvernementales nationales. La crise de la dette a prouvé, s'il en était encore besoin, que la France n'était qu'un rouage parmi d'autres et, le rôle déterminant joué par l'Allemagne, a confirmé le transfert de souveraineté effectif au sein de la zone euro. Pire encore, en focalisant les débats sur des thèmes nationaux on contribue à retarder la nécessaire prise de conscience européenne des citoyens français. La polarisation sur le couple Merkel-Sarkozy au cours de la récente crise de la dette en Europe a, elle aussi, agit dans le même sens, en laissant croire que le couple franco-allemand pouvait régler à lui seul la crise. L'Europe est un tout et elle ne peut se bâtir en laissant à la marge les pays membres, fussent-ils les plus faibles. Les pays membres de l'UE sont engagés dans une phase de inéluctable transferts de souverainetés nationales vers les instances européennes. Les élections présidentielles nationales viennent occulter ce processus pour un temps alors qu'il faudrait l'accélérer et non le freiner...
Il faut enfin, prendre en compte les couts importants de ces campagnes électorales. En 2007, les quatre candidats arrivés en tête au premier tour (Sarkozy, Royal, Bayrou, Le Pen) ont dépensé plus de 61 000 000 d'euros. Cette somme est à majorer si on prend en compte l'ensemble des candidats. De plus, ces dépenses ont tendance à croître avec le temps... Alors que l'Europe est en crise grave, on ne peut pas prôner des économies d'un côté et dépenser sans compter de l'autre...
L'abolition de ces élections présidentielles nationales au profit d'une valorisation des instances européennes devrait être envisagée rapidement si l'on souhaite vraiment poursuivre l'intégration des pays membres de l'UE et si les responsables politiques désirent regagner la confiance des citoyens. La désignation du Président pourrait s'effectuer selon une procédure plus simple et moins onéreuse en se basant sur les Parlements nationaux. Le rôle du Président de la République étant de moins en moins important il serait concevable de d'investir moins d'énergie dans sa désignation...
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