lundi 12 mars 2012

Retour sur la question de la langue française au Québec

La question de la diffusion en langue anglaise des appels d'offre du gouvernement du Québec en relation avec la construction en cours du Centre Hospitalier Universitaire de Montréal (CHUM) a soulevé un débat qui perdure. Il est en effet, surprenant que le gouvernement de la province de Québec, dont la seule langue officielle est le français, procède à des appels d'offre en anglais. Cela ne constitue pas un signal fort en faveur d'une langue que l'on se targue de défendre face à l'omni présence de l'anglais en Amérique du nord.

Les partisans de cette façon de faire insistent sur la nécessaire ouverture des appels d'offre aux non francophones qui imposerait la rédaction et la diffusion de ces appels en anglais. C'est le même type d'argument qui est invoqué pour justifier les publications scientifiques dans la seule langue anglaise, ceci au détriment de la culture propre du pays concerné.

Cette pratique, en dehors de la question de l'affaiblissement du français qu'elle sous tend, me parait basée sur un raisonnement pour le moins fallacieux : pour quelle raison serait-ce à l'émetteur de l'appel d'offre de se plier à l'exigence de l'anglais en vue de faciliter la compréhension de l'appel d'offre auprès des entreprises extérieures au Québec ? Après tout, si une entreprise veut gagner de l'argent en soumettant une offre en réponse à un appel, il me semble que ce serait plutôt à elle de faire l'effort de traduire l'appel en langue anglaise si elle souhaite pouvoir gagner un marché qui pourra être lucratif.
 
Je ne crois pas que l'on puisse défendre la langue française en se pliant systématiquement aux diktats de la langue hyper centrale qu'est devenu l'anglais. Il vaut mieux offrir des opportunités d'affaires intéressantes aux non francophones si l'on souhaite les motiver à faire un effort d'adaptation en vue de développer des partenariats avec les francophones. Il est légitime de penser que le désir de profit des entreprises est capable de les motiver à faire un pas vers la langue française au lieu de les priver de faire cet effort en leur offrant d'emblée des documents en anglais.

Il en va de même dans le domaine des publications scientifiques. Il serait plus sain et plus respectueux de la diversité des cultures que chaque scientifique publie ou communique dans la langue de son choix et que les lecteurs ou les auditeurs qui ne connaissent pas cette langue, fassent l'effort nécessaire à la compréhension de la langue inconnue. Ce serait un prix à payer pour approfondir leurs travaux de recherche ou d'enseignement...

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