Le débat actuel, au Québec, autour de la grève des cours déclenchée par une grande partie des étudiants québécois contre l'augmentation, programmée par le gouvernement, des droits de scolarité universitaire est un débat de fond qui engage l'avenir du Québec et du Canada. La question de fond me semble résider dans le choix des investissements que doit faire le gouvernement en vue d'assurer un développement durable et harmonieux de la Province et du pays.
D'un coté, le gouvernement encourage les investissements dans le "Plan nord", un plan qui a pour objectif de développer l'exploitation minière dans les territoires du nord du Québec. De l'autre coté, ce même gouvernement libéral, décide d'augmenter les droits de scolarité universitaire avec des conséquences connues sur l'endettement, déjà réel, des étudiants et sur la restriction de l'accessibilité aux études universitaires.
Or nous savons tous que les ressources minières sont épuisables. Le prix du pétrole est la pour nous le rappeler. L'investissement dans la formation des jeunes est, a contrario, un investissement en faveur de l'avenir. En effet, pour faire face à l'épuisement des ressources minières, il n'y a rien de mieux que la recherche d'innovations techniques et scientifiques. Or, ces dernières sont étroitement dépendantes de la recherche scientifique et donc de la formation des personnes.
Dans ce domaine, l'université joue un rôle majeur et, mettre en place des freins à l'accès aux études supérieures, ne peut, en aucun cas favoriser le développement futur du pays. On ne peut que s'étonner des choix faits et de la relative incompréhension qui semble être celle d'une partie des citoyens du Québec. Investir dans la formation des jeunes est aujourd'hui la seule voie dont on puisse être certain qu'elle conduira à un résultat positif... Les investissements dans l'exploitation de ressources fossiles sont, certes rapidement profitables financièrement, mais ce sont déjà montrés par le passé produire nombre d'effets néfastes. Pensons à l'exploitation de l'amiante (maladies des poumons), des schistes bitumineux (pollution environnementale), du pétrole (marées noires) et même de l'uranium (recyclage des déchets)... Il est, certes, envisageable de rendre ce type d'exploitation moins néfaste pour l'environnement et la santé des citoyens mais, là encore, cela suppose de faire appel à la Science pour qu'elle puisse mettre en place de nouvelles techniques d'exploitation moins pénalisantes...
Il apparaît donc que les choix effectués par le gouvernement du Québec en privilégiant d'une part l'exploitation minière et en mettant un frein à l'accès aux études universitaires d'autre part, sont des choix incohérents qui ne pourront à terme satisfaire les besoins et les aspirations des citoyens du Québec et du Canada.
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