lundi 16 avril 2012

Vu de France...

Le Canada reste un pays difficile à comprendre pour un citoyen français notamment.

En effet, imaginez un pays à structure fédérale, constitué de dix Provinces ayant chacune un gouvernement responsable dans des domaines précis et distincts des domaines de compétence de l'Etat fédéral. Imaginez que certains partis politiques peuvent être uniquement à base provinciale et donc, ne peuvent agir qu'au niveau provincial. Ils participent ainsi à l'élection du gouvernement de leur province mais ne peuvent pas intervenir au plan fédéral, ni au plan des autres provinces. C'est, par exemple, le cas du « Parti Québécois » (PQ) dans la province de Québec. Les citoyens québécois qui partagent les idées du PQ, lorsqu'ils veulent intervenir au niveau fédéral, sont obligés de le faire à travers un autre parti politique, représenté, lui, au niveau fédéral, le « Bloc Québécois »... Pire encore, certains partis politiques provinciaux n'ont pas de « correspondants » au niveau fédéral. C'est par exemple le cas, au Québec, de la « Coalition Avenir Québec ». Un tel parti politique s'interdit donc, par nature, de pouvoir intervenir sur des projets qui touchent à la fédération canadienne.

Si l'on considère le cas des municipalités la situation se complique encore plus... Dans ce cas, ce sont les partis politiques provinciaux et fédéraux qui ne peuvent participer à l'élection des édiles municipaux. Chaque maire a ainsi son propre parti municipal qui est indépendant des partis politiques provinciaux et fédéraux. C'est, par exemple, le cas à Montréal où le maire Gérald Tremblay est à la tête de son propre parti municipal, « L'Equipe Tremblay-Union Montréal ». Ainsi, si un parti fédéral produit un projet pour son pays, le Canada, et que ce projet concerne les provinces et les villes du pays, il ne peut intervenir directement qu'au niveau fédéral mais pas au provincial, ni au niveau des municipalités! S'il souhaite le faire, il ne le pourra qu'indirectement... A l'inverse, un maire qui voudrait développer un projet nécessitant des appuis aux niveaux provincial et fédéral ne peut pas le faire au travers d'un même parti politique mais doit négocier avec les différents partis intervenants aux niveaux supérieurs de la hiérarchie institutionnelle du Canada. La situation d'un maire en France, membre du Parti socialiste par exemple, et élu comme tel, est tout de même plus simple! Le centralisme français s'il possède ses inconvénients a aussi quelques avantages...

Faut il rechercher dans cette complication institutionnelle les causes des difficultés vécues par les citoyens canadiens ? Pensons, par exemple, aux difficultés soulevées par le remplacement des ponts sur le Fleuve Saint-Laurent à Montréal... Ces ponts sont gérés par le niveau fédéral mais les accès à ces ponts relèvent du provincial, voire de la ville de Montréal... Il est aussi légitime de s'interroger pour savoir si les divisions administratives cloisonnées ne sont pas propices au développement de la corruption?

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