mercredi 8 février 2012

La clé de la réussite pour l'immigration choisie

La lecture récente de l'excellent fascicule de Pierre Auguste intitulé « Immigration choisie- Témoignalyse » (Editions Peisaj, Montréal, 2011) me confirme dans une idée qui me paraît être essentielle pour la réussite d'un projet d'émigration.

Comme le souligne, fort justement, Pierre Auguste, pourquoi quitter un pays dans lequel on se trouve en harmonie avec sa propre culture pour se rendre dans un pays dont on ignore la culture ? Ce simple changement de contexte ne peut que multiplier les difficultés d'intégration du nouvel arrivant dans le pays d'accueil. Mais nous savons tous que la culture n'est pas la cause première de la réalisation d'un projet d'émigration. Plus souvent, à la racine de ce projet se situe la question de la recherche d'un emploi ou celle de la fuite d'un pays gangrené par la corruption et la dictature...

Or l'on constate que, si dans la plupart des cas les pays d'accueil sont des démocraties où règne l'Etat de droit, très souvent, le migrant éprouve de réelles difficultés à trouver un emploi en accord avec sa formation. Au Québec, par exemple, en 2006, le taux d'emploi des immigrants était inférieur de 11,4 points à celui des Québécois natifs. En France, le taux de chômage des immigrés est deux fois plus élevé que dans le reste de la population, touchant en 2008 12,7 % des hommes immigrés (6,2 % pour les non immigrés) et 14,3 % des femmes (7,6 % des femmes non immigrées). De plus, les immigrés sont plus souvent embauchés dans des emplois peu qualifiés : 38 % de ceux qui travaillent sont ouvriers ou employés non qualifiés, contre 19 % pour les non immigrés.

Il est inutile de préciser que cette question de l'emploi est à la base de nombreuses difficultés d'intégration des migrants. Celui qui n'a pas d'emploi ou qui occupe un emploi peu rémunéré ou encore un emploi sous qualifié par rapport à sa formation, celui-ci va se retrouver face à de multiples problèmes relatifs au logement, à la santé, à la scolarité de ses enfants....

Il est donc essentiel de résoudre de façon efficace la question de l'emploi si l'on veut que le projet d'émigration soit réussi. Cet impératif devrait être suivi, a fortiori, dans un processus dit « d'immigration choisie ». La règle que je propose serait la suivante : lorsqu'un Etat accepte un immigrant à la suite d'un processus d'immigration (qui peut être long) il devrait inclure dans ce processus l'offre d'un emploi au futur immigré. Bien entendu, cet emploi devrait être accepté par le candidat à l'immigration, faute de quoi son dossier serait refusé. J'ai moi-même vécu cette situation en émigrant au Canada, depuis la France, avec un permis de travail en poche et je puis témoigner des facilités que cela confère à l'intégration du migrant...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire