mardi 21 février 2012

L'enfermement des partis politiques du Québec

Récemment vient d'être crée un nouveau parti politique provincial au Québec : la Coalition Avenir Quebec (CAQ). Dirigé par un ancien ministre et ex membre du Parti Québécois (PQ), monsieur Francois Legault, ce nouveau parti a eu un assez grand succès dans la population québécoise dès l'annonce de sa création, comme l'ont montré les sondages d'opinion.

Mais depuis la divulgation de son programme, la CAQ ne cesse de perdre des intentions de vote. En fait, si l'on considère le Plan d'action de la CAQ, on constate rapidement qu'il s'agit d'un catalogue de mesures destinées à tenter d'améliorer la gestion de la province. On ne veut plus parler de séparation d'avec le Canada, mais on veut abolir les Commissions scolaires, revoir la gestion du système de santé, du système éducatif, lutter contre la corruption.... Toutes ces mesures ne donnent, malheureusement pas, naissance à un grand projet pour la province, un projet qui soit susceptible de mobiliser voire d'enthousiasmer les citoyens du Québec. Elles ne constituent pas non plus un projet novateur par rapport aux programmes des autres partis provinciaux.

Les partis politiques au Québec semblent enfermés entre deux limites programmatiques infranchissables : la séparation d'avec le Canada d'un coté et le gouvernement de la seule province au sein de la Fédération canadienne de l'autre. Dans ce second cas, on entend se restreindre à la gestion des problèmes du Québec sans intervenir de façon importante sur la politique fédérale. Le PQ a choisit la première voie tout en pratiquant la seconde, tandis que la CAQ semble s'orienter vers la seconde en éliminant la première.

Malheureusement ces deux directions sont largement dépassées et ont été expérimentées par le passé par tous les partis qui ont dirigés les gouvernements du Québec. La voie de la gouvernance interne du Québec est, par exemple, celle du Parti Libéral du Québec (PLQ) actuellement au pouvoir dans la province.

L'attente d'une grande partie des citoyens du Québec me semble toute autre : ils veulent un nouveau grand projet pour le Québec, une nouvelle perspective qui ne soit ni la séparation qui a échouée, ni l'autonomie de gestion au sein de la Fédération qui a été largement expérimentée et qui a conduit a l'affaiblissement de la province...

Les dernières élections fédérales qui ont vu les citoyens québécois voter massivement pour un parti fédéraliste de gauche : le Nouveau Parti Démocrate (NPD) et balayer, par la même occasion, le Bloc Québécois (un parti fédéraliste séparatiste !) donnait pourtant déjà l'orientation de leurs souhaits.
Une majorité de Québécois voudrait voir la politique québécoise s'élargir au niveau fédéral. Ils veulent peser plus au sein de la Fédération et cesser de voir leur influence s'effilocher au fil du temps... Ils ont compris que pour cela, ils leur fallait donner le pouvoir à un parti fédéraliste et non pas à un parti à base provinciale. Dans cette perspective, on peut penser que la CAQ perdra rapidement ses illusions comme le PQ d'ailleurs... D'ailleurs, les sondages montrent déjà que les électeurs du PQ migrent plus rapidement vers la CAQ que ceux du Parti Libéral du Québec...

Il est sûr que la présence du Parti Conservateur (PC) au pouvoir à Ottawa n'est guère favorable à cette orientation, cependant elle peut aussi jouer le rôle de catalyseur en favorisant la mobilisation des citoyens du Québec contre le PC au profit d'un parti fédéraliste de gauche...

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